«Sore» du groupe torontois Dilly Dally – Bible urbaine

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«Sore» du groupe torontois Dilly Dally

«Sore» du groupe torontois Dilly Dally

Influences omniprésentes et dérangeantes

Publié le 9 décembre 2015 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Partisan Rec / Pias et David Waldman (portrait)

La ville qui a vu naître le fameux Drake (ainsi que Wolf Alice, Metric et Broken Social Scene notamment) est particulièrement fertile en ce qui a trait à la scène musicale. Le nouveau venu est un quatuor indie qui clame haut et fort son amour pour les Pixies!

Le groupe a lancé, au mois d’octobre dernier, le disque Sore. Bien qu’il s’agisse du premier album de Dilly Dally, la formation existe depuis 2009. Elle fut fondée par deux grandes amies du secondaire; la chanteuse et guitariste Katie Monks ainsi que la guitariste Liz Ball. Le bassiste Jimmy Tony et le batteur Benjamin Reinhartz ont rejoint le duo par la suite.

Le quatuor est grandement inspiré par le mouvement grunge ainsi que le groupe culte Pixies. Ce qui en soit est un point positif. Cependant, ces influences sont beaucoup trop présentes, à un point tel que la personnalité de la formation est presque complètement masquée. Lorsque que l’on écoute Dilly Dally, il y a une impression de déjà entendu, on croit reconnaître le côté alt-rock de Weezer, les riffs de guitare de Franck Black, le jeu de basse de Kim Deal (Pixies, The Breeders) et la voix de Courtney Love ou encore de Brody Dalle.

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L’extrait «Desire» présente une structure passive-agressive qui allie fiel et cynisme avec succès, le tout sur un rythme très rock garage. C’est aussi le cas de «Purple Rage», qui est également très entraînante. Le titre «Ballin Chain» évoque la chanson «Dark Days» du groupe canadien Pup. «The Touch» est l’une des meilleures pièces de l’album grâce à son solo de guitare. Cette offrande contient une ballade, «Burned By The Cold», qui est particulièrement surprenante en raison de la juxtaposition de la voix de la chanteuse (qui est éraillée et pleine de ressentiment) et du piano.

Malgré un certain manque d’originalité, il est rafraîchissant de voir un nouveau groupe rock indie à saveur punk. La voix de Monks est rageuse, et franchement cela constitue l’une des forces de Dilly Dally. De plus, le jeu de guitare, bien que pas aussi incisif que celui des Pixies, a un petit quelque chose de très accrocheur. Cependant, leur son est davantage brut, presque lo-fi, ce qui est un sympathique clin d’oeil au son punk-rock des années 90. La réalisation de l’offrande est signée par Josh Korody (Fucked Up, Greys) ainsi que Leon Taheny (Austra, Owen Pallett), qui ont fait un très bon travail.

Peut-être que Dilly Dally sera en mesure de découvrir sa véritable identité en tant que groupe suite à ce premier album et profitera de cette expérience afin de briser le moule qu’il semble s’être imposé. On le souhaite, car la formation a définitivement du potentiel.

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