«The Terror» des The Flaming Lips – Bible urbaine

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«The Terror» des The Flaming Lips

«The Terror» des The Flaming Lips

Quand une peine d’amour devient un voyage hallucinant et terrifiant!

Publié le 3 mai 2013 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Warner Bros

Les très prolifiques Flaming Lips nous offrent leur seizième opus en carrière, The Terror, un an seulement après la parution de The Flaming Lips and Heady Fwends (2012), projet éclaté qui comptait des collaborations des plus surprenantes, dont Plastic Ono Band, Bon Iver, Erykah Badu et Ke$ha.

Cette fois-ci, c’est le chagrin amoureux, une source d’inspiration intarissable pour de nombreux musiciens et artistes, qui est le sujet de prédilection. Le leader de la formation, Wayne Coyne, s’est séparé de sa compagne des vingt-cinq dernières années et il a amorcé une grande réflexion sur l’amour ainsi que ses répercussions sur sa propre existence une fois que celui-ci est révolu, complètement éteint. Mais cela ne signifie pas pour autant que les Flaming Lips sont prévisibles ou qu’ils ressemblent aux autres quand ils s’expriment sur la question des complications amoureuses!

Le groupe fondé en 1983, à Oklahoma, lequel est reconnu pour son originalité et son éclectisme hors du commun, délaisse sa personnalité absurde et amusante à laquelle nous sommes habitués pour parler, d’une façon beaucoup plus personnelle, de désordres post-rupture amoureuse. On y explore la noirceur, la solitude, l’anxiété, la douleur et la colère. Le fil conducteur s’explique ainsi: la terreur est que, même sans amour, la vie continue et il n’y a personne pour alléger nos souffrances le cas échéant. Ce disque est plus doux et plus sombre, il nous donne presque l’impression de rêver, plutôt que de voyager dans un univers ludique et excentrique.

On remarque l’omniprésence des synthétiseurs, inversement, les guitares sont plus discrètes, les textures, plus obscures et mécaniques, et les chœurs mélancoliques nous hantent tout au long de l’écoute.

L’étiquette opéra rock intergalactique qu’on leur appose est toujours de mise, les Flaming Lips continuent d’être en effet un groupe délicieusement étrange, mais les paroles sont davantage philosophiques que délirantes et le son psychédélique se métamorphose en ballades enivrantes bien que déprimantes.

Bref, c’est définitivement moins rock et quelque peu moins pop que le désormais célèbre Yoshimi Battles the Pink Robots (paru en 2002). Par ailleurs, la pochette semble être une reconstitution d’un enlèvement perpétré par des extra-terrestres!

Le statut de groupe culte des Flaming Lips va se cristalliser encore plus avec cet album, car ils osent l’expérimentation et leur démarche est artistique, peu de musiciens sonnent comme eux. Ce n’est pas forcément accessible à la première écoute et cette galette peut sembler redondante sur les plans de la tonalité et du rythme. Il semble même improbable que cet effort séduise de nouveaux admirateurs, même si Wayne Coyne et ses complices entament un nouveau chapitre, car cet enregistrement est moins pétillant et certainement plus lugubre, que les précédents… comme l’est une peine d’amour.

Les Flaming Lips sont présentement en tournée, mais il n’y a aucune date pour Montréal (ou le Canada) qui est annoncée pour le moment. Restez à l’affût, car il s’agit d’un groupe à voir absolument en spectacle, au moins une fois dans sa vie.

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