Attachante et souriante: Lily Allen au Théâtre Corona de Montréal

Juste avant son arrivée sur scène, un enregistrement retentit ou on entendait scander «Lily Fucking Allen» à répétition. Tout de suite, ça donnait le ton. La jeune femme de 33 ans est arrivée toute de jaune vêtue, allure un peu street kid, gros sneakers dans les pieds, l’air un tantinet timide. Presque seule sur une scène épurée où on retrouvait uniquement de multiples spots de formes différentes qui servaient à créer l’ambiance en jouant sur les couleurs.

Ses deux acolytes, un bassiste et un claviériste aussi à la gestion des ordis, se sont faits plutôt discrets tout au long de la soirée, bien que très présents musicalement. Tellement discrets que Lily Allen a failli oublier de les présenter… Mais on comprend vite que, de toute façon, le concert, c’est celui de Lily Allen. Loin d’être intimidée à l’idée de se retrouver seule sur scène et sans artifices, la chanteuse est vraiment charismatique et aime beaucoup jaser entre les chansons.

Elle a une personnalité très bubbly, comme ils disent dans son pays: un peu ado, souriant, sautant, dansant et riant facilement. Allen est très attachante live.

Lily Allen a entamé son spectacle avec des pièces de son plus récent album, No Shame, paru plus tôt cette année, «Come On Then» et «Waste», pour ensuite chanter un vieux succès, «LDN», un hymne un peu baveux sur sa ville natale. On a, un peu plus tard, eu droit à son succès «Smile», la première chanson qu’elle a écrite il y a une quinzaine d’années. Tout de suite après, elle nous a présenté la dernière chanson qu’elle a écrite et qui ne se retrouve sur aucun album encore, la très accrocheuse «Party Line». Ça sent déjà le hit. Lily Allen en semblait très fière, et la réaction de la foule a pu la conforter: rarement on n’aura vu une telle réaction pour une nouvelle chanson!

Allen a poursuivi avec une très jolie reprise de «Deep End» de Lykke Li, pour enchaîner avec plusieurs autres chansons de son dernier album, qui étaient déjà connues du public, dont la touchante «Family Man». La pop très efficace de Lily Allen, avec des rythmes tantôt reggae, tantôt de style balade, résiste bien au temps, et son originalité tient aussi du fait que ses propos sont assez acerbes.

En rappel, elle a d’ailleurs clôturé sa prestation avec une chanson qui était destinée à Georges W. Bush, mais elle a dit, tout compte fait, qu’elle convenait encore mieux à Donald Trump: la très attendue «Fuck You».

La chanteuse anglaise a prouvé qu’elle n’avait pas besoin d’artifices pour donner un bon show, contrairement à plusieurs de ses contemporaines. En plus, elle avait tellement l’air heureuse d’être là, sincèrement. Elle a aussi prouvé qu’elle pouvait surpasser bon nombre d’entre elles vocalement, en dépit d’un gros rhume, pour lequel elle s’est excusée plusieurs fois. Une vraie star.