Bombino: le Jimi Hendrix du désert en 3 temps – Bible urbaine

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Bombino: le Jimi Hendrix du désert en 3 temps

Bombino: le Jimi Hendrix du désert en 3 temps

Une musique hypnotique, ancestrale et goûteuse

Publié le 1 mars 2019 par Pierre-Alexandre Buisson

Crédit photo : Ron Wyman

Le Nigérien Omara Moctar, mieux connu en tant que Bombino, est sans doute l’un des meilleurs guitaristes au monde. Parfois qualifié de «Jimi Hendrix de l’Afrique», un artiste dont il reconnaît l’influence, il officie dans un style métissé, un mélange de rock classique, de reggae et de musique africaine, qu’il appelle affectueusement «tuareggae», en hommage au désert de Touareg où il a grandi.

Utiliser le terme «musique du monde» pour qualifier son style serait à la fois réducteur et imprécis. Les étiquettes ne sont de toute façon pas très prisées par le plus célèbre des touaregs, reconnu pour ses opinions balancées et sa propension à faire la part des choses.

Des exils éducatifs

Souvent exilé mais jamais égalé, Bombino s’est éloigné de son Niger natal plusieurs fois dans sa vie, au gré des tourments politiques qui affligeaient la région. Son patriotisme se transmet, dans sa musique, par une mélancolie pour le territoire qui l’a vu grandir, et une grandiose célébration de ses rythmes et de ses attraits. Et comme on ne revient jamais les mains vides d’un exil, il y incorpore des influences algériennes, burkinabés et libyennes, sa vie de musicien errant l’ayant fait transiter par ces pays, parmi plusieurs autres.

Un sceau d’approbation

Son album Agadez, paru en 2011, l’a fait connaître par plusieurs musiciens en vue à l’époque, dont les Black Keys, dont le membre Dan Auerbach, qui s’est retrouvé comme producteur de son album Nomad, un classique contemporain lancé en 2013. Cette crédibilité «indie rock» l’a aussi amené à travailler avec Dave Longstreth, des Dirty Projectors, sur son album de 2016, Azel.

Son plus récent opus, Deran, datant de l’an dernier, a été produit par son gérant, Eric Herman, et marque un certain retour à ses racines plus traditionnelles. Enregistré à Casablanca, au Maroc, dans un studio appartenant au roi Mohammed VI, il met de l’avant des pièces qui célèbrent le désert qui l’a vu naître, et ses guitares y sont plus fluides que jamais, s’écoulant comme le sable des dunes en dansant du rythme à la mélodie, ses paroles en Tamashek évoquant les chants ancestraux qui n’ont jamais quitté la tradition.

Oser improviser

L’artiste privilégie souvent l’improvisation, en se rendant au studio et en laissant la magie opérer, sans nécessairement avoir un plan. Il reconnaît que la guitare, cet instrument tout de même omniprésent dans la culture populaire, recèle encore pour lui une part de mystère, et que même si ses doigts ont soigneusement exploré chaque millimètre carré de l’instrument, il se surprend encore à en découvrir certaines subtilités.

Pour parvenir à écrire une chanson, Bombino s’inspire de la vie en tournée et des émotions souvent aliénantes qu’elle provoque. Sa voix qui coule comme du miel sur les accords hypnotiques et répétitifs de sa guitare fortement maîtrisée opère un charme indéniable, formant un ensemble cohésif et séduisant qui nous frappe droit aux hanches.

Venez vous aussi subir le sortilège de Bombino, qui sera de passage à L’Astral le 10 mars à 20 h. Un spectacle présenté par le Festival International de Jazz de Montréal. Procurez-vous vos billets ici. Jusqu’au 4 mars, vous pouvez également participer à notre concours pour mettre la main sur une paire de billets. C’est votre jour de chance? Par ici.

*Cet article a été réalisé en collaboration avec l’Équipe Spectra.

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