«Dans la peau de...» l'illustratrice Mathilde Cinq-Mars – Bible urbaine

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«Dans la peau de…» l’illustratrice Mathilde Cinq-Mars

«Dans la peau de…» l’illustratrice Mathilde Cinq-Mars

Plonger les gens dans leurs souvenirs

Publié le 15 juin 2018 par Michelle Paquet

Crédit photo : Mathilde Cinq-Mars

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d'en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur d'être dans sa peau, l'espace d'un instant. Cette semaine, nous avons interviewé l'illustratrice Mathilde Cinq-Mars pour parler de son parcours et de ses influences créatives.

1. Mathilde, tu es illustratrice, notamment dans le milieu littéraire. Peux-tu nous raconter comment ton parcours professionnel t’a mené jusqu’ici?

«Suite à un parcours de trois ans en arts visuels à l’Université de Strasbourg, j’ai décidé de revenir étudier au Québec à l’Université Laval. C’était l’année de la grève étudiante, j’ai alors beaucoup remis en question le système scolaire et la société en général. J’ai décidé de quitter les études et de m’expatrier à la campagne pour en apprendre davantage sur le mode de vie autosuffisant.»

«Pour financer ce projet, qui était ma priorité, je me suis inscrite au programme d’aide à l’emploi Jeunes volontaires avec un projet d’illustration. J’ai eu un succès inattendu avec ce projet! Des clients se sont rapidement manifestés pour m’offrir des contrats une fois mon site internet en ligne. J’ai donc doucement surfé sur la vague. L’arrivée de ma fille dans un contexte de monoparentalité, il y a maintenant quatre ans, m’a poussée à professionnaliser rapidement mon travail en illustration.»

«Cette année-là, les Éditions Planète rebelle ont été les premiers à me contacter pour illustrer un livre jeunesse. Les demandes se sont multipliées par la suite. À ce jour, j’ai publié, à titre d’illustratrice, six albums jeunesse, un roman graphique et publié dans de nombreux magazines. J’ai la chance de bien vivre de l’illustration et d’y travailler à plein temps.»

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2. Tes œuvres sont facilement reconnaissables. Il y a un petit côté délicat à tes illustrations qui semble tout droit sorti d’une autre époque. De quoi t’inspires-tu pour tes créations?

«On parle souvent de mon dessin avec les termes «onirique» et «poétique» qui sont probablement le reflet de ma sursensibilité. Les hachures de crayon et les couleurs ternes donnent un aspect ancien, vieilli, qui plonge rapidement les gens dans leurs souvenirs.»

«Les vieux livres d’enfants, les objets anciens, les motifs traditionnels et les dessins botaniques sont aussi une source d’influence obsessive dans mes dessins et dans ma vie. Je me garde aussi toujours une attention de faire l’éloge de la diversité, ce qui, je l’espère, permet à un maximum de gens de se sentir confortables à entrer et à vivre dans mes dessins.» 

Les incontournables de la cuisine, Living In Style Magazine

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3. Quels types de projets te passionnent tout particulièrement?

«Le dessin éditorial, pour les journaux et les magazines, est celui que je préfère faire. Je trouve cela stimulant intellectuellement et artistiquement de développer des dessins conceptuels liés à l’actualité.»

«J’aime aussi le fait que le dessin n’a pas besoin d’être joli, coloré et joyeux, mais qu’il doive plutôt être pertinent, évocateur et sensible. J’aime aussi la façon de travailler qui est souvent très encadrée, très rapide, et où j’ai rarement à courir après les chèques.»

4. Au contraire, est-ce qu’il y a des projets qui sont plus difficiles ou qui posent un plus grand défi pour toi?

«L’édition est mon plus grand défi. Faire éditer un livre sur lequel on a travaillé est quelque chose de très valorisant. Recevoir l’objet entre ses mains est satisfaisant. Par contre, ce sont des projets de longue haleine qui restent sur «la liste des choses à faire» pendant plusieurs mois, et c’est quelque chose que je trouve parfois plus difficile. Développer un personnage sur plusieurs pages n’est pas ma force non plus.»

«Comme je suis maman d’une petite fille de quatre ans, le livre jeunesse fait partie de mon univers et j’en constate son importance. J’apprécie donc d’y participer. Par contre, quand ma fille grandira, je pense que je sentirai le besoin de laisser de côté l’album jeunesse pour me consacrer à des ouvrages plutôt destinés aux adultes, comme le roman graphique.»

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5. Qu’est-ce que tu aimerais le plus accomplir en 2018? Professionnellement ou personnellement parlant?

«Professionnellement, j’aimerais savoir dire plus souvent non à des clients. Personnellement, j’aimerais dire plus souvent oui à ma fille. Il me reste huit mois pour mettre cela en branle… l’été devrait me faciliter la tâche!»

Pour consulter nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…

L'événement en photos

Par Mathilde Cinq-Mars

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