«Dans la peau de...» Patrick Martin, directeur de la production du Festival d'été de Québec – Bible urbaine

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«Dans la peau de…» Patrick Martin, directeur de la production du Festival d’été de Québec

«Dans la peau de…» Patrick Martin, directeur de la production du Festival d’été de Québec

Le travail de préparation: l'une des clés de la réussite d'un festival d'envergure

Publié le 25 mai 2018 par Éric Dumais

Crédit photo : Gracieuseté FEQ

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d'en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur d'être dans sa peau, l'espace d'un instant. Cette semaine, nous avons interviewé Patrick Martin, directeur de la production du Festival d'été de Québec, pour parler de son travail et de tous les efforts investis dans la production de spectacles d'envergure comme ceux présentés année après année au FEQ.

1. Patrick, c’est toi qui chapeautes le département de production au sein de la grande équipe du Festival d’été de Québec, qui présente, du 5 au 15 juillet, sa 51e édition cet été. Peux-tu nous raconter succinctement ton parcours professionnel jusqu’à ton arrivée dans les bureaux du FEQ?

«J’ai commencé en jouant de la musique avec des groupes qu’on appelait «Top 40» dans les années 80. C’était l’époque où j’avais plus de cheveux. De fil en aiguille, je me suis orienté vers la sonorisation, domaine avec lequel j’ai eu relativement du succès.»

«En 1992, j’ai quitté la Ville de Québec pour m’établir à Las Vegas avec les productions La Nouvelle Expérience et Mystère du Cirque du Soleil. À mon retour en 1996, j’ai collaboré sur plusieurs projets de spectacles dans le monde tels que la production d’Ulalena à Hawaï et les festivals des Arts Vivants de Hanoi (Vietnam), d’Abijan (Côte d’Ivoire) et de Dakar (Sénégal). Faire un festival en Afrique est très différent d’ici, les moyens sont loin d’être les mêmes que ceux du FEQ.»

«J’ai également fait de la tournée avec plusieurs artistes, dont Marie-Denise Pelletier, Claude Léveillé, Joe Bocan, Marie-Jo Thério. Je travaille exclusivement pour le FEQ depuis 2003.»

2. Peux-tu nous décrire les grands axes de tes responsabilités en tant que directeur de la production et leurs effets sur la bonne tenue, année après année, d’un festival d’envergure comme le FEQ?

«Les grands axes de responsabilités sont la technique, la sécurité, les aménagements, le pavoisement, les ateliers et les relations institutionnelles. Avec mon équipe, j’assure la planification de chaque détail de ce que vous voyez et entendez sur nos sites.»

«Pour un festival d’envergure, la qualité du travail de préparation est directement liée à sa réussite. Même s’il est récurent d’année en année, nous devons refaire une série de demandes auprès des partenaires publiques et propriétaires des lieux que nous utilisons.»

«Par exemple, nous avons une quantité importante de livraisons qui doivent être coordonnées adéquatement pour ne pas surcharger notre capacité de réception des marchandises. C’est une véritable industrie qui se déroule durant ces onze jours d’activité. Tout doit être coordonné et vérifié auprès des fournisseurs, ingénieurs, électriciens, plombiers, etc. Vous savez que pour alimenter tous les équipements techniques, il nous faut un réseau électrique suffisamment puissant pour alimenter un quartier entier?»

«Avec le contexte mondial actuel, la sécurité prend énormément de mon temps. Je dois m’assurer que nos plans d’urgence sont à jour et fonctionnels. La gestion de la foule prend également une grande part de mon travail durant les soirs de spectacle. J’ai accès à partir de mon poste de travail à un réseau de caméras, de comptabilisation du nombre d’entrées et de surveillance météorologique qui me permet de prendre les meilleures décisions rapidement. Le lien direct avec les météorologues me permet d’annoncer exactement le temps qu’il fera dans les prochaines 12 heures à 15 minutes près.»

3. Quelles sont les complexités que tu peux rencontrer dans le cadre de ton travail, par exemple, en ce qui a trait aux demandes particulières des producteurs pour chacun des spectacles, aux montages des scènes et des différents sites et à la gestion des horaires de travail?

«Mon principal défi, je dirais que c’est nos onze jours consécutifs d’activités et l’épuisement qui vient avec, compte tenu de l’envergure du travail. Chacun des artistes qui viennent chez nous a des demandes particulières qui nécessitent du temps de préparation. Malheureusement, il y a une loi immuable pour nous tous, il n’y a que 24h dans une journée. Notre personnel et nos équipements techniques étant de très haute qualité, nous réussissons toujours à trouver un compromis acceptable pour tous.»

«Chaque présentation offre son lot de défis, mais c’est l’électro qui est toujours un peu plus complexe. Ce genre de spectacle vient souvent avec de lourds déploiements d’équipement technique, ainsi que l’utilisation de pyrotechnique et de laser, ce qui nécessite plusieurs demandes d’autorisations auprès des autorités. Il y a également les enjeux de sécurité liés à ce type de spectacle qui occasionne pas mal de travail aux équipes médicales et de sécurité.»

4. Depuis ton arrivée au Festival d’été de Québec, quels ont été les plus grands défis ou plus grandes réalisations qui te rendent fier de ton travail ?

«Mes plus grands défis réalisés sont très certainement le spectacle de Paul McCartney, en 2008, pour la gestion de foule de 200 000 personnes, et le spectacle de Roger Waters, The Wall, en 2012, pour la complexité technique.»

«Pour le show de The Wall, nous devions construire deux murs d’environ 400 pieds de longueur par 30 pieds de hauteur et nous assurer que chacun d’eux rejoignent l’emplacement exact de la scène, qui elle devait arriver deux semaines plus tard. Pour rendre l’effort encore plus grand, je me souviens du sourire de son directeur artistique quand il m’a demandé de bâtir l’un des deux murs en zigzag pour lui donner un effet de profondeur.»

«Les efforts qui ont été mis en planification, en ingénierie et en main-d’œuvre pour livrer cette production avec succès ont été gigantesques. L’équipe de Roger Waters n’a jamais cru que nous allions y arriver jusqu’à la journée du show. J’ai pris le pari qu’avec la compétence et l’expertise d’ici, j’allais livrer la marchandise… et j’ai eu raison.»

5. La programmation 2018 du FEQ est toujours aussi alléchante et variée pour que chacun des festivaliers puisse s’y retrouver et vivre une belle expérience estivale. Quels sont, selon toi, les artistes de la programmation 2018 qui nous réservent la plus belle mise en scène technique et est-ce qu’on peut s’attendre à du nouveau ou à des surprises cette année?

«Avec 51 ans d’histoire, notre déploiement est pas mal à maturité. Nos équipements sont à la fine pointe et, l’an dernier, j’ai bonifié considérablement la qualité et la puissance sonore de la scène Bell.»

«Chacun des spectacles a sa particularité et tout est une question de goût. Foo Fighter et Lorde ont l’habitude de donner des spectacles avec une belle scénographie, et Avenged Sevenfold nous offrira un concert avec pas mal de pyrotechnie et d’effets visuels.»

Pour tout savoir sur la programmation 2018 du Festival d’été de Québec, rendez-vous au le www.infofestival.com. Il est encore temps de réserver votre laissez-passer à 100 $! Pour consulter nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de

*Cet article a été produit en collaboration avec le Festival d’été de Québec.

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