La légende IAM se poursuit à L'Olympia de Montréal – Bible urbaine

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La légende IAM se poursuit à L’Olympia de Montréal

La légende IAM se poursuit à L’Olympia de Montréal

Un bon son brut pour les truands!

Publié le 30 juin 2018 par Édouard Guay

Crédit photo : www.facebook.com/pg/iamlegroupe

L'heure était à la nostalgie à L'Olympia de Montréal alors que le légendaire groupe de hip-hop marseillais IAM, qui a marqué les années 1990 avec ses textes revendicateurs, était de passage en ville pour offrir deux concerts à guichets fermés. L’occasion de célébrer les 20 ans du mythique album L’École du Micro d’Argent, leur plus grand classique, était idéale. Les célèbres morceaux de cet opus ont occupé une place centrale tout au long de la performance. Environ 2 500 personnes de tous les âges (surtout des trentenaires ayant vibré au son de IAM) s'étaient donné rendez-vous pour l'évènement. Même le vendeur de bières de deux mètres était de la partie! Tous étaient réunis pour nous offrir un bon son brut pour les truands!

Après une attente de près d’une heure où, heureusement un DJ a fait jouer de vieux classiques hip-hop pour contenir l’impatience de la foule, la bande de IAM est arrivée sous le coup de 21h au son d’un échantillonnage de film de kung-fu, qui nous plongeait immédiatement dans l’univers du groupe (particulièrement la thématique de L’École du micro d’argent). Trois DJs, dont les vétérans producteurs Kheops et Imhothep, les principaux architectes des beats du groupe, se sont installés aux platines. Devant eux, un énorme logo du groupe faisait office de (seul) visuel.

Les vétérans rappeurs Shurik’n et Akhenaton ont fait leur entrée en compagnie de leur complice Kephren. Les trois comparses sont apparus masqués, tout de noir vêtus, à la manière de super vilains de bandes dessinées. L’effet était réussi!

Il n’a suffi que de quelques secondes pour enflammer la foule: les premières notes de la pièce-titre de L’École du micro d’argent ont retenti, et le parterre s’est animé! Le groupe marseillais a continué, pédale au plancher, et nous a balancé immédiatement «Nés sous la même étoile», l’un de ses plus grands succès. Inutile de dire que presque tous connaissaient les paroles! Un grand gaillard à côté de moi a littéralement chanté chacune des paroles des chansons au menu. On réalise rapidement qu’IAM n’a absolument rien perdu de sa fanbase de ces trente dernières années. 

Et le groupe jouit également d’une énergie à revendre. Les Marseillais sont de sacrés animateurs de foule, et c’est particulièrement payant sur scène! C’est le cas de Shurik’n, dont les pas de danse et la fougue donnent beaucoup au concert. On sent qu’il a du plaisir à se trouver sur scène. Akhetanon est, quant à lui, la force plus tranquille du groupe. 

Le groupe a enchaîné les morceaux mythiques des années 1990: «Bouger la tête», «Samouraï» (une chanson solo de Shurik’n), «Un bon son brut pour les truands» et, surtout, l’irrésistible morceau «La Saga», un classique indémodable du hip-hop français qui fut très bien interprété sur scène.

Malheureusement, IAM n’a pas que des pièces connues. Certains morceaux plus récents ou un peu plus quelconques sont survenus, causant un petit relâchement à mi-parcours… Toutefois, avec vingt-huit chansons au menu, la constance ne pouvait pas toujours être la même! Le son, par moments, était parfois mal calibré, notamment au niveau de la basse qui enterrait quelque peu les productions de certaines pièces (on l’a surtout remarqué lors de «Chez le mac»). De plus, les deux MCs du groupe, bien qu’énergiques, paraissaient quelque peu accessoires à leur prestation.

On ne leur en tiendra pas trop rigueur, puisque la générosité et l’énergie contagieuse du groupe étaient au rendez-vous. On sentait véritablement leur plaisir d’être là! Après avoir laissé la place à leurs DJs pour une transition instrumentale scratchée, les rappeurs sont revenus, chaîne en or au cou, vêtus d’un survêtement de sport, pour interpréter «Orthodoxes», une nouvelle pièce. Puis, un feu roulant de hits nous attendaient au dernier droit du concert, notamment la très dansante «Je danse le mia», le premier succès populaire du groupe, qui a littéralement dynamité l’Olympia! Cette frénésie s’est poursuivie avec «Petit frère», un autre morceau mythique de L’École du micro d’argent.

IAM n’avait pas dit son dernier mot. Après un rappel très bruyant (bonjour les oreilles qui sillent!), il est revenu sur scène, des sabres lasers à la main, pour interpréter «L’empire du côté obscur», «Bad Boys de Marseille» (un morceau solo d’Akhetanon), «Quand tu allais, on revenait», mais surtout, la pièce ultime du répertoire du groupe («le classique des classiques» comme le dit lui-même Akhetanon), l’immortelle «Demain, c’est loin»! Véritable prouesse vocale de près de 10 minutes, le morceau a été interprété dans son intégralité pour le plus grand bonheur du public présent à L’Olympia. Quoi de mieux pour conclure une soirée ponctuée par autant de classiques?

Ainsi, malgré quelques moments inégaux, et même s’il n’est jamais parvenu à répéter le succès de son album phare, IAM a su offrir un concert généreux de près de deux heures et offrir de beaux moments au public présent. Les membres de la formation n’ont pas besoin de se démener bien longtemps pour faire lever un concert, il n’ont qu’à nous balancer leurs succès à la figure avec toute la fougue et la verve qu’on leur connaît. Et ça, c’est tout à leur honneur! 

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. L'école du micro d'argent

2. Nés sous la même étoile

3. La Garde meurt mais ne se rend pas

4. Notre‐Dame veille

5. Bouger la tête

6. Monnaie de singe

7. Samuraï

8. Marseille la nuit

9. Chez le mac

10. Un bon son brut pour les truands

11. La Saga

12. Elle donne son corps avant son nom

13. Manifeste

14. Independenza

15. L'enfer

16. Entrer dans la légende

17. Les Miens

18. Dangereux

19. Orthodoxes

20. Un cri court dans la nuit

21. Le Feu

22. Libère mon imagination

23. Je danse le mia

24. Petit frère

Rappel

25. L'empire du côté obscur

26. Bad Boys de Marseille

27. Quand tu allais, on revenait

28. Demain, c'est loin

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