L’édition 2018 du World Press Photo au Marché Bonsecours de Montréal – Bible urbaine

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L’édition 2018 du World Press Photo au Marché Bonsecours de Montréal

L’édition 2018 du World Press Photo au Marché Bonsecours de Montréal

Un aperçu des Oscars du photojournalisme

Publié le 8 septembre 2018 par Emilie Matthews

Crédit photo : Mathieu Pothier

La 13e édition du World Press Photo (WPP) se déroule au Marché Bonsecours de Montréal jusqu’au 30 septembre 2018. Les photographies époustouflantes de ce prestigieux concours de photojournalisme offrent au public un résumé des faits marquants de l’actualité de la dernière année.

Des éléphants orphelins au Kenya, des rescapées de Boko Haram, le repassage de seins au Cameroun, un singe déguisé en Donald Trump au Japon: l’exposition World Press Photo nous fait voyager dans différents pays et cultures. Ce récapitulatif de l’actualité nous plonge dans un quotidien souvent terrifiant de réfugiés, de victimes d’attaques terroristes, d’animaux en danger et bien plus.

L’organisation à but non lucratif du World Press Photo existe depuis 1955. Chaque année, ce concours de photojournalisme attire quatre millions de personnes dans 45 pays. Parmi une centaine de villes, l’exposition a lieu à Helsinki, Caen, Montréal, Mexico City, Venise, Vienne, Paris et Berlin. L’objectif de ce concours et de l’exposition qui en découle est d’encourager le photojournalisme, qui permet au public de visualiser les merveilles et horreurs du monde, au lieu de les imaginer à partir de mots.

Cette année, 4 548 photojournalistes ont soumis 73 044 photos. Il a fallu deux semaines au jury pour sélectionner les 150 photos gagnantes. Ronaldo Schemidt a gagné le prix «World Press Photo of the Year» avec sa photo de José Salazar. Salazar a pris feu suite à une explosion lors de manifestations violentes contre le président Nicolás Maduro, au Venezuela.

L’exposition est organisée en fonction des différentes catégories de photographies: photo de l’année, informations générales, sports, problèmes contemporains, projets à long-terme, personnes, vie quotidienne, nature et faits divers.

Certaines photos sont difficiles à regarder telles que les photos de corps de Rohingya de Birmanie prises par Patrick Brown. On se sent presque gêné d’être témoin d’une telle atrocité en observant une photo prise il y a un an. On a l’impression d’entendre des hurlements et des pleurs en regardant les photos de David Becker, qui immortalisent la fusillade à Las Vegas où 58 personnes ont respiré pour la dernière fois.

D’autres photos renseignent le public sur des coutumes propres à certaines cultures, comme la série d’Alain Schroeder sur les «enfants jockeys» en Indonésie.  Le contraste entre la taille des enfants âgés seulement d’entre 5 et 10 ans, et les grands chevaux musclés est marquant. Cette série a d’ailleurs gagné le premier prix dans la catégorie «Sport, séries».

On ne s’attendrait pas à découvrir une nouvelle espèce en venant à cette exposition, mais c’est possible! Saviez-vous qu’il existe un poisson qui peut voler? Michael Patrick O’Neill a gagné le troisième prix dans la catégorie de «Nature, photo unique» pour sa photo magnifique de cette étrange créature mi-poisson mi-colibri.

Espen Rasmussen plonge le public dans ce qui semble être «l’Amérique profonde» avec sa série «White Rage». À travers ses photos, le spectateur part à la découverte de l’extrême droite lors de la manifestation «Unite the Right» à Charlottesville, en Virginie. Les participants protestaient contre la décision de retirer une statue de Robert E. Lee, commandant de l’Armée des États confédérés. Une colère aveugle, dangereuse et déterminée se dessine sur les visages des personnes photographiées.

Il y a également et fort heureusement des photographies de situations plus joyeuses. Impossible de ne pas sourire en admirant les éléphanteaux du Reteti Elephant Sanctuary.  Cet orphelinat sauve des éléphants blessés ou abandonnés avant de les relâcher dans la nature. La série d’Ami Vitale est très appréciée à la suite des précédentes, qui portent sur des sujets plus graves.

Toutes les photos du World Press Photo raccourcissent la distance spatio-temporelle entre le public et les personnes et endroits photographiés. On ne peut tout simplement pas comparer le fait de voir une photo avec beaucoup de pixels dans un article lu sur un iPhone et les photos de cette exposition. Ici, on prend le temps de scruter les traits et les sourires de chaque visage, les taches de sang et les plis de chaque vêtement. Les évènements photographiés deviennent bien plus concrets et réels.

Au deuxième étage se trouvent des expositions complémentaires. La première, intitulée «Après-coup», rend hommage aux victimes de l’attentat de la grande mosquée de Québec. Alexandre Champagne a créé une série de portraits des survivants et des proches des victimes, tous accompagnés d’une citation de la personne photographiée. On ressent les émotions expliquées dans chaque citation en regardant les yeux de chaque modèle. On sort de cette salle très ému.

À cet étage, nous trouvons également une exposition «ICI RDI» et de «RAD», le laboratoire de journalisme de Radio Canada. Des capsules vidéo informent le public sur le travail des journalistes à l’étranger. Un peu plus loin, on trouve une exposition d’Oxfam Québec et une série de photographies intitulée «Photos dans la rue», des portraits de jeunes sans domicile fixe.

L’exposition World Press Photo est aussi bouleversante que magnifique. Elle est également nécessaire, car nous devons être au courant de ce qui se passe dans le monde pour savoir qui a besoin de notre aide et où intervenir.

Hâtez-vous donc de vous rendre au 325, rue de la Commune Est, entre 10h et 22h du dimanche au mercredi, ou 10h et minuit du jeudi au samedi, et ce, jusqu’au 30 septembre 2018. Bonne visite!

L’édition 2018 du World Press Photo en 20 photos

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Par Mathieu Pothier

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