Les pulsions de Kyan Khojandi à Zoofest – Bible urbaine

SortiesHumour

Les pulsions de Kyan Khojandi à Zoofest

Les pulsions de Kyan Khojandi à Zoofest

Sensibilité autobiographique

Publié le 19 juillet 2015 par Rose Carine Henriquez

Crédit photo : Louis Longpré

Zoofest semble l’avoir adopté, car le voilà de retour au festival. Kyan Khojandi, affectueusement connu comme le «gars» de Bref, l’émission qui a eu un savant succès lors du Grand Journal diffusé à Canal +, nous revient avec du nouveau matériel. Aujourd’hui, l’acteur et humoriste retourne à la scène, sa première passion. Pour quelques soirs encore, il sera à l’Espace Zoofest pour nous montrer cet homme d’après Bref, encore le même, mais pas tout à fait.

Cette première, que Khojandi a qualifiée de mondiale en riant, a débuté avec l’apparition de Roman Frayssinet. Faisant partie de la cuvée 2015 de l’École nationale de l’humour, on aura la chance de voir le premier one-man-show de ce dernier, Migraine, également au Zoofest. Il a ouvert le bal avec une prestance à la parisienne, assumée et intelligemment bourrée d’ironie. La prétention de l’être humain et sa recherche constante de reconnaissance étaient au cœur de son numéro, qu’on qualifierait d’agile et de cérébral. L’inattention semble être un élément à proscrire en l’écoutant. On n’en dit pas plus, vous laissant le loisir de lire notre critique prochaine de Migraine.

critique-humourzoofest2015-KyanKhojandi-bibleurbaine3

Après cette mise en appétit bien réussie, Kyan Khojandi est apparu avec une nerveuse excitation et un sourire qui l’a rendu tout de suite attachant. Il nous a annoncé la couleur en nous avouant que ce spectacle en chantier tournerait autour des pulsions. Mine coquine, la complicité était assurée.

Se voulant un spectacle authentique, les angoisses qui sont relatées sont bien celles de l’humoriste qui possède un talent de conteur très inclusif. Dans ces histoires aux chutes et aux effets bien amenés, on nous parle des pulsions à assumer, comme le désir hors couple, de celles violentes qu’il ne faut mettre à l’œuvre qu’en fantasme, de nos subterfuges pour pallier à nos frustrations, d’une belle histoire avec un père, de l’héritage possible avec un enfant ou de notre condition humaine et bien imparfaite.

Il a cette capacité de prendre son public par la main, le lâchant en cours de route, le laissant perplexe un moment, pour le reprendre habilement par la suite et le conduire là où il le voulait. On découvre alors non pas un monde fantasmagorique, mais bien réaliste, aux références communes, dans lequel on se reconnaît. Proche de son public, il semble aimer cette proximité, cet échange et ces confessions.

À la fin, il nous offre un « Bref » tout spécial, petit kaléidoscope de son début, jusqu’à ce moment précis où il est sur scène, devant nous, avec une chute improvisée, unique à cet instant. Il était ému, nous aussi. 

critique-humourzoofest2015-KyanKhojandi-bibleurbaine2

L'avis


de la rédaction

Nos recommandations :

Vos commentaires

Revenir au début