L'excentrique Peaches en concert au Théâtre Rialto de Montréal – Bible urbaine

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L’excentrique Peaches en concert au Théâtre Rialto de Montréal

L’excentrique Peaches en concert au Théâtre Rialto de Montréal

Sexualité éclatée et accoutrements dingues

Publié le 17 septembre 2016 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Jodie Ponto

S’il y a bien une chose dont la reine de l’électroclash réussit à merveille, c’est celle de défier les normes. Vendredi soir, lors de son concert dans la métropole, elle a ébloui son public grâce à sa présence assurée, son humour insolite, sa voix singulière, ses chorégraphies absurdes et ses accoutrements complètement dingues.

Peaches était accompagnée par une danseuse et un danseur, mais il n’y avait pas de musicien. Sur la scène, on y retrouvait un bloc surélevé sur lequel il y avait de l’équipement électronique et où la chanteuse et ses danseurs se sont trémoussés. Les quelques chœurs et la musique étaient préenregistrés; la musicienne a ajusté à quelques reprises le rythme, mais essentiellement elle a chanté et dansé tout au long de sa prestation.

Elle fut applaudie dès qu’elle s’est avancée sur les planches, habillée d’un habit rose à frange ondulée qui la couvrait de la tête aux pieds, à l’exception du visage. Elle a offert son plus récent extrait en guise d’introduction, «Rub», et déjà l’audience était sous l’emprise de Peaches. Il y a un petit ennui au niveau du son lors des premières notes, mais ce fut de très courte durée (ce fut également le cas, très brièvement avec «Sick In The Head»). Par ailleurs, il y a eu plusieurs changements de costumes pour l’artiste et ses danseurs, ceux-ci se sont éclipsés à l’occasion pour laisser le champ libre à la musicienne.

Peu après, elle a interprété un deuxième titre tiré de son plus récent album «Vaginoplasty», et les danseurs qui l’accompagnaient étaient affublés d’une tête qui représentait le sexe féminin, tandis que Peaches portait un habit qui donnait l’impression qu’elle avait une poitrine à six seins, un numéro qui a séduit les spectateurs. Elle a poursuivi avec «Talk To Me», l’un de ses grands succès, qu’elle a chanté avec vigueur tout en se pavanant à l’avant de la scène. C’était formidable à voir et entendre. Elle a enchaîné avec la revendicatrice «I Mean Something», paroles interprétées de manière hip-hop, avec beaucoup d’attitude; ce fut délicieux.

La chanteuse a adopté un ton beaucoup plus sérieux pour les extraits «Free Drink Ticket» et «How Do You Like My Cut», ce qui a eu un effet hypnotisant. Un des moments forts de la soirée fut incontestablement la chanson «Boys Wanna Be Her», où les danseurs s’en sont donné à cœur joie dans une mise en scène complètement débridée.

Le clou de la soirée fut «Dick In The Air»; un immense phallus gonflable, rempli d’air, planait au-dessus de la foule, atteignant presque le niveau de la mezzanine. Peaches a donc pénétré ce ballon pendant qu’elle chantait, au grand ravissement du public, qui chantait le refrain. Elle a voulu conclure ce spectacle délirant avec «Fuck the Pain Away», mais les spectateurs en voulaient davantage. L’artiste multidisciplinaire a offert deux rappels, avec «Dumb Fuck» et «Light In Places». En ce qui a trait à la dernière pièce, les danseurs et Peaches arboraient des faisceaux lumineux placés de façon stratégique en écho aux paroles. L’audience était exaltée et a tenté de faire revenir la musicienne sur la scène encore une fois, mais hélas, le concert était bel et bien terminé.

La foule qui était présente au Théâtre Rialto était familière avec l’artiste et savait à quoi s’attendre. Les moments spectaculaires n’ont aucunement choqué, au contraire, ils ont été accueillis par des cris d’exaltation. Peaches adore remettre en question les conventions, les genres, l’être sexué ainsi que les préférences. De plus, elle conteste l’âgisme. Ses chorégraphies personnifient ce rapport à la sexualité, la chanteuse et ses danseurs se sont tortillés sans aucune inhibition, simulant divers actes sexuels, vêtus de tenues sexy ou BDSM.

Fait intéressant, la chorégraphie du danseur était similaire à celle de la danseuse, puisque les mouvements avaient un caractère féminin, inspirés de l’érotisme généralement associé à celui de la femme. Peaches, pour sa part, fut entièrement investie dans sa prestation, tant au niveau du chant (sa voix était très bonne) que de la mise en scène. Son intensité et sa personnalité irrévérencieuse expliquent pourquoi elle a des admirateurs fidèles, mais aussi pourquoi ses prestations éclectiques et non conventionnelles sont aussi appréciées.

DJ Frankie Teardrop et Radiant Baby

DJ Frankie Teardrop a offert une sélection musicale plutôt dance avant la première partie et la prestation principale. Bon choix de musique, mais peu de spectateurs étaient présents. D’ailleurs, la salle du Théâtre Rialto était peu remplie lorsque Radiant Baby a présenté son concert. Armé d’un synthétiseur, d’un microphone et d’équipements électroniques, l’artiste électro montréalais a offert huit chansons à saveur années 80’s. Il a semblé très confortable sur la scène et il a été en mesure de chanter, de programmer sa musique et d’alterner avec quelques pas de danse. Certaines des pièces jouées étaient plus simples au niveau de la structure, alors que d’autres étaient davantage texturées, avec quelques touches de techno inspirées du début des années 90. Parmi les titres joués, mentionnons entre autres «Save Me From Myself», «Wasn’t Love», «I’m Your Baby», «Dance With Me» et la reprise de The Cars, «Just What I Needed». La prestation a plu et le public a dansé!

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. Rub

2. Operate

3. Vaginoplasty

4. Talk To Me

5. I Mean Something

6. Sick In The Head

7. Pickels

8. I Feel Cream

9. Free Drink Ticket

10. How You Like My Cut

11. Burst!

12. Boys Wanna Be Her

13. Dick in the Air

14. Fuck the Pain Away

Rappel

15. Dumb Fuck

16. Light In Places

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