Mötley Crüe et Alice Cooper au Centre Bell de Montréal – Bible urbaine

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Mötley Crüe et Alice Cooper au Centre Bell de Montréal

Mötley Crüe et Alice Cooper au Centre Bell de Montréal

Un au revoir qui n’a pas été des plus mémorables

Publié le 25 août 2015 par Éric Dumais

Crédit photo : Cathy Kightlinger (www.blog.indycar.com)

Il n’y avait pas seulement des pétards, des feux d’artifice, des jets fumants et des confettis, il y avait aussi une fébrilité justifiée dans l’air, les quelque 10 000 fans de la formation de hard rock Mötley Crüe étant rassemblés au Centre Bell de Montréal pour saluer les 35 années de carrière de leur groupe fétiche. Malgré la forme relative du quintette de Los Angeles, accompagné de deux danseuses, il planait dans l’air un autre sentiment, celui d’un au revoir qui n’a pas été des plus mémorables.

Il serait injustifié d’affirmer que l’invité spécial Alice Cooper a volé la vedette hier soir, mais en termes de qualité de concert, celui du ténébreux soixantenaire dépassait de loin celui trop tape-à-l’œil des jeunes retraités qui ont l’air cimentés les deux pieds dans le roc des années 1980.

Mais leurs fans étaient assurément au rendez-vous, acclamant d’entrée de jeu la pièce «Girls Girls Girls», qui a servi d’amuse-gueule à ce spectacle satisfaisant mais inégal. Tout juste avant «Wildside», une pétarade de feux d’artifice a éclaté durant un moment qui ne s’y prêtait guère, faisant sursauter le public plus qu’autre chose.

Mais heureusement ce fut le seul acte manqué en matière d’explosifs de la soirée.

Les poings dans les airs, la foule au parterre comme dans les gradins vivaient intensément son dernier moment «d’intimité» avec le groupe, savourant «Primal Scream» et «SOS» comme s’il n’y avait pas de lendemain.

«Ce soir, c’est une soirée spéciale. C’est la célébration de 35 ans de carrière musicale!», s’est exclamé Vince Neil. Plus tard durant le spectacle, le bassiste Nikki Sixx a pris lui aussi la parole, agenouillé au centre de la scène, affirmant que son public était «la raison pour laquelle Mötley Crüe était de retour. La raison pour laquelle le rock ‘n’ roll était toujours vivant».

Le solo de batterie de Tommy Lee, qui a martelé sur ses peaux les rythmes de «Moby Dick» de Led Zeppelin et «Sabotage» de Beastie Boys alors qu’il tournait la tête à l’envers sur une structure rappelant une mini montagne russe, fut impressionnant mais bien trop long, et celui du guitariste Mick Mars cacophonique à souhait. C’est ici que l’enthousiasme du public fut vite ankylosé.

Avec cet au revoir à 100 % prévisible, jets de feu et pétards éclatant à profusion durant le succès «Home Sweet Home», et les deux danseuses de retour sur scène plus dévêtues qu’au début de la soirée, on avait aussi l’envie de leur souhaiter un bon retour à la maison, le regard satisfait d’avoir vu des flammèches comme dans un gros show de motards.

La théâtralité d’un Alice Cooper

À 67 ans, celui qui a des airs de prince des ténèbres avec ses yeux gommés d’eye-liners et ses longs cheveux ébouriffés a offert tout ce qu’il avait dans la panse, offrant ainsi une heure de spectacle bien remplie.

Avec ce décor illuminé par ses deux grands yeux hypnotisants, Cooper a livré une performance pour le moins théâtrale, alternant les costumes et les éléments scéniques pour toujours en mettre plein la vue.

Animé par cette attitude de rockeur qui en a vu d’autres, Alice Cooper chantait tout en faisant de l’attitude à ses musiciens, mimant durant «I’m Eighteen» qu’il se tranchait la gorge et goûtait ensuite à son propre sang. C’est ce qu’on appelle être dans son personnage.

Parmi les moments clés de la soirée, notons Cooper qui revient avec un énorme serpent autour du coup pendant «Go to Hell», ou encore lorsqu’il s’est fait «électrocuter» sur une grande chaise électrique et qu’un gigantesque Frankenstein d’au moins dix pieds a chanté ce qu’il restait de «Feed My Frankenstein».

Sa femme Sheryl Cooper (surnommée «Nurse Rosetta») a fait une courte apparition durant «Ballad of Dwight Fry», jouant l’infirmière psycho qui tente de donner la piqure à un Alice Cooper les bras pris dans sa camisole de force. La scène dégénère et Cooper se ramasse la tête prise sous la guillotine, avant qu’un bourreau gigote sa fausse tête d’un côté et de l’autre de la scène fièrement.

À l’automne 2015, Alice Cooper et son acolyte Johnny Depp présenteront un projet collaboratif nommé Hollywood Vampires, où ils interprèteront de grands succès de la musique, de Paul McCartney à Dave Grohl jusqu’à Slash et bien plus encore. Restez à l’affût!

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