Le Nederlands Dans Theater présente un programme triple à la Place des Arts – Bible urbaine

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Le Nederlands Dans Theater présente un programme triple à la Place des Arts

Le Nederlands Dans Theater présente un programme triple à la Place des Arts

Des danseurs qui époustouflent en trois temps

Publié le 3 novembre 2016 par Cristina Birri

Crédit photo : Danilo Moroni

Cette saison, Danse Danse nous offre le Nederlands Dans Theater, un retour attendu à Montréal après vingt ans d’absence. La compagnie propose trois pièces concoctées par Crystal Pite, Sol León et Paul Lightfoot; trois univers différents mettant de l’avant le talent des interprètes.

Un voyage romantique

Sehnsucht nous fait d’abord plonger dans une histoire d’amour orchestrée par Sol León et Paul Lightfoot. À l’intérieur d’un cube suspendu au milieu de la scène, un couple exécute un pas de deux qui se confond avec des scènes de ménage abstraites. L’installation, comprenant une porte, une chaise et une table, tourne par moments, rendant la scène inusitée et les prouesses techniques des danseurs encore plus impressionnantes.

À la suite de ce duo s’enchaînent des chorégraphies de groupe qui appuient la situation amoureuse. Un développement plutôt dramatique nous fait passer des scènes de couple aux parties de groupe, le tout sur la musique de Beethoven. Ce combo renforce le côté narratif de la proposition chorégraphique, accompagnant une gestuelle inspirée de la danse classique. L’œuvre prend une forme qui rappelle le ballet classique, non seulement grâce à la technique employée, mais aussi avec la disposition symétrique des corps dans l’espace, la relation à la musique et le fil conducteur romantique.

Sehnsucht aspire le public dans un univers aussi abstrait que familier, en oscillant entre innovations techniques et virtuosité classique, bien que la combinaison de ces deux éléments semble parfois manquer d’harmonie.

La tempête

Dans In the Event, Crystal Pite aborde les effets du stress post-traumatique. Huit danseurs partagent la scène et illustrent à leur manière un aspect du phénomène. Une gestuelle organique émane du travail de Pite et se laisse enrober par la musique d’Owen Belton, qui crée une atmosphère troublée, même inquiétante.

Une toile de fond froissée fait office de support pour les ombres chinoises dessinées par les danseurs, pour plus tard créer l’illusion d’un ciel orageux et couvert d’éclairs. L’œuvre envoûte le spectateur et l’éclairage sombre donne une impression d’intimité dans la grande salle qu’est le Théâtre Maisonneuve. Les danseurs s’emportent dans le mouvement, dans une esthétique abstraite, plus crue que dans la pièce précédente.

Malgré certaines traces de technique classique dans le mouvement, Pite reste fidèle à son thème et conserve cette cohérence tout au long de la pièce à travers sa composition chorégraphique. La justesse de ce choix permet une meilleure appréciation de la création et de ce qu’elle tente d’exprimer.

De la poussière au vent

León et Lighfoot se réunissent une fois de plus pour Stop-Motion, une œuvre où se superposent danse et projections. Des écrans nous montrent tantôt une jeune femme triste, tantôt de la poussière qui tombe, pendant que les danseurs redoublent de fougue dans cette dernière pièce où la virtuosité continue de nous éblouir.

Le décor s’anime lorsque les interprètes entraînent avec eux dans la danse des nuages de poudre blanche, laissant l’écho de leur mouvement dans l’espace. La charge émotive de la musique de Max Richter et l’expressivité des corps rendent ensemble une sorte de nostalgie captivante, mais l’ajout des effets visuels sur les écrans amène une couche de drame qui semble par moments superflue.

Lightfoot et León ont conservé le jeu entre les tendances classiques au niveau gestuel et narratif et la modernité des supports techniques de Sehnsucht, qui dans l’ensemble semblait mieux réussi avec Stop-Motion.

Retour sur l’ensemble

Bien que la soirée soit composée de trois pièces différentes, la formule fonctionne bien et tient le public en haleine. Il va sans dire que les danseurs de la compagnie sont époustouflants et maîtrisent à la perfection leurs moindres gestes. En ce qui concerne les pièces, la personnalité de chacune suscite l’attention d’une façon différente, soit par la gestuelle plus linéaire ou les mouvements plus organiques, soit par l’utilisation du décor ou encore la théâtralité.

Chose certaine, les adeptes de formes et d’effets visuels seront servis avec ce programme triple offert par le NDT.

L'événement en photos

Par Danilo Moroni et Rahi Rezvani

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