«Ondes»: L'Ensemble d'Ondes de Montréal à la Fédération ukrainienne avec les invités spéciaux Marie-Jo Thério, Radwan Ghazi Moumneh et Patrick Watson – Bible urbaine

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«Ondes»: L’Ensemble d’Ondes de Montréal à la Fédération ukrainienne avec les invités spéciaux Marie-Jo Thério, Radwan Ghazi Moumneh et Patrick Watson

«Ondes»: L’Ensemble d’Ondes de Montréal à la Fédération ukrainienne avec les invités spéciaux Marie-Jo Thério, Radwan Ghazi Moumneh et Patrick Watson

Publié le 26 septembre 2013 par Pauline Eveno

Le festival de musique Pop Montréal 2013 a commencé en beauté avec le concert de l’Ensemble d’Ondes à la Fédération ukrainienne de Montréal. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance avec les problèmes de logistique qui ont forcé le public a attendre une heure dans la fraîcheur automnale. Mais ce voyage à la découverte de cet instrument fascinant a vite dissipé toute mauvaise humeur.

Début classique avec «Begonia Rex», une œuvre écrite par le canadien Richard Boucher en 1977. L’ondiste Suzanne Binet-Audet nous a ainsi expliqué comment cette pièce représentait la plante: une première partie jouée au ruban pour symboliser les rhizome puis une deuxième partie avec des solos symbolisant l’émergence des fleurs.

Après cette mise en bouche florale, nous avons eu droit à une présentation détaillée forte intéressante de cet instrument plutôt méconnu. C’est pendant la Première Guerre mondiale que Maurice Martenot, qui travaillait dans les ondes radios, a eu l’idée de cet instrument, d’où son nom Ondes Martenot.

Le clavier est monodique, c’est-à-dire qu’une seule note est jouable à la fois. Il est suspendu, ce qui permet de jouer facilement des vibratos. C’est sûrement l’instrument à la tessiture la plus étendue, allant du très grave au sur-aigu. La touche d’intensité est là pour moduler le son et le ruban permet de faire des glissandos. Pendant que Geneviève Grenier nous enseignait les bases des Ondes Martenot, Marie Bernard faisait des démonstrations.

Retour à la musique avec deux pièces tirées de Ma Mère l’Oye de Ravel: «La Pavane de la Belle au Bois Dormant» et «Le Petit Poucet». Ravel avait donné l’autorisation avant de mourir de jouer ses pièces aux Ondes, car il trouvait que leur son était tel que celui qu’il entendait en rêve. Autant le son semblait tout droit sorti de Star Trek lors de «Begonia Rex», autant pour ces morceaux on avait presque l’impression d’entendre des instruments à vent (clarinette, hautbois).

Après ces débuts classiques, Marie-Jo Thério est venue s’installer au piano et deux autres musiciens (à la harpe et la guitare) ont rejoint la scène. Il semble que la Canadienne ait composé une chanson spécialement pour l’évènement qui faisait quelque chose comme «Ce matin, le 25 septembre, sur la rue Waverly dans le Mile-End […] y’a des bonnes ondes qui hang out…». L’esprit un peu jazzy de la chanson collait parfaitement au son des Ondes et ses sifflements à la fin se confondaient presque avec les sons électroniques.

Le trio nous a ensuite interprété deux compositions personnelles, une de Marie Bernard, aux sonorités brésiliennes, et une de Geneviève Grenier, tendant plus vers la musique contemporaine.

Radwan Ghazi Moumneh est ensuite arrivé, derrière ses lunettes noires pour nous emmener en voyage. Armé de son buzuk et de sa voix hypnotisante, il nous a transporté dans des contrées lointaines. Le mariage entre musique traditionnelle du Moyen-Orient et électronique fonctionnait parfaitement et le moment fut presque trop court. On en aurait facilement écouté plus.

Les morceaux se sont suivis mais ne se sont pas ressemblés, puisque nous avons ensuite eu droit à un morceau très «musique contemporaine» du compositeur français Tristan Murail, intitulé «Mach 2,5».

Puis Patrick Watson est arrivé pour nous jouer un morceau écrit trois ans auparavant à propos de la sonde Voyager. Son univers correspondait totalement à celui des Ondes Martenot, qui sonnaient cette fois, presque comme un trio à cordes. À se demander pourquoi il ne les emmène pas avec lui en tournée!

Ce concert d’ouverture de Pop Montréal a donc été une totale réussite, permettant de faire découvrir à tous cet instrument aux multiples facettes bien trop méconnu!

Appréciation: ****

Crédit photo: Ncorre photographie

Écrit par: Pauline Eveno

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