Our Lady Peace et Matthew Good Band au MTELUS

La bande à Raine Maida s’est pointé le bout du nez autour de 22 heures, et elle est restée sur scène pratiquement jusqu’aux petites heures du matin. C’est dans un MTELUS à guichet fermé, devant une foule compacte et déjà bien réchauffée par la prestation de deux autres groupes, notamment Ascot Royals et Matthew Good Band, qu’ils se sont livrés. Le public était bien au courant que la soirée allait être saturée de talents.

Pas de demi-mesure pour le chanteur Raine Maida et ses comparses! Ils ont ouvert le bal à l’aide d’un bloc de pièces bien connues des fans, «Angels / Losing / Sleep», suivie de «Superman’s Dead» et de la plus qu’appréciée «Innocent», que l’on retrouve sur leur cinquième album Gravity. L’amour du public était au rendez-vous, et pour cause!

Le leader du groupe ne s’est pas privé de souligner son admiration et son affection pour Montréal, a-t-i confié entre deux chansons. C’est qu’Our Lady Peace peut se vanter de bien la connaître, puisqu’ils sont de grands habitués. Avec plus de trois visites durant les trois dernières années, leur moyenne au bâton est parfaite.

C’est avec un décor minimaliste qu’ils ont choisi de s’entourer pour cette plus récente tournée. Cet aspect minimaliste de la scénographie a permis de mettre entièrement l’accent sur leur talent musical. Raine Maida, ayant la réputation d’enflammer la scène avec ses acrobaties primates, s’est contenté, ce soir-là, de nous dévoiler la partie plus sage de lui-même. À l’aide de ses musiciens, il a également livré la pièce touchante «Is Anybody Home?» de l’album Happiness….Is Not a Fish That You Can Catch, paru en 1999, pendant leurs années phares.

Le groupe canadien nous a même offert une reprise de la douce mélodie «Maps», originalement composée et chantée par la formation américaine Yeah Yeah Yeahs. Ce fut un moment sublime où les lampes-torches de cellulaires se sont fait aller. Puis, les membres d’Our Lady Peace sont passés du côté de la nostalgie en allant piger dans leurs classiques, avec «Somewhere Out There», jouée de façon acoustique, «Not Enough», ainsi que la plus que connue «Clumsy», que chacun attendait patiemment. Une douce vague déferlante venue directement du passé, quoi!

La soirée aurait pu s’éterniser encore plus que le public ne s’en serait pas lassé, même après plusieurs rappels d’Our Lady Peace, durant lesquels ils ont joué «Hello Time Bomb», chantée avec Matthew Good.

Matthew Good Band en première partie

Tout juste avant la tête d’affiche, Matthew Good s’est remis corps et âme à la foule qui n’en demandait pas moins. Il était même possible de repérer les plus grands admirateurs qui chantaient alors les paroles de la formation à gorge déployée. Enfilant lui aussi les grands classiques, bière à la main, assis confortablement sur le bord de la scène, le moment allait certainement s’inscrire dans le registre des mémoires collectives.

La formation canadienne a donné le meilleur d’elle-même et s’est même permis quelques effets spéciaux, jouant dans la pyrotechnie par moments. Néanmoins, l’instant parfait s’est créé lorsqu’ils ont livré la pièce à la mélodie enchanteresse, «Apparitions», qu’il est possible d’entendre sur leur opus Beautiful Midnight, sorti en 1999. C’était une très belle performance, et encore là, les mots sont faibles.

Avec deux têtes d’affiche impressionnantes, il n’était pas surprenant d’apprendre que les billets s’étaient envolés rapidement et que le spectacle allait se produire à guichet fermé. Nostalgie des années fortes, minimalisme, révélation d’un amour profond pour la ville, la soirée s’est déroulée de manière fluide, presque surnaturelle.

Raine Maida, avec sa coupe fraîche, cadrait parfaitement avec sa nouvelle approche plus sobre et sage. Exit les mouvements exubérants sur scène. Un changement qui pourrait peut-être diviser l’intérêt de certains admirateurs à l’idée de venir les voir en live!