«Dans la peau de...» la photographe Flamme, alias Camille Gladu-Drouin – Bible urbaine

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«Dans la peau de…» la photographe Flamme, alias Camille Gladu-Drouin

«Dans la peau de…» la photographe Flamme, alias Camille Gladu-Drouin

Entre la pluie et les moshpits, rien ne l'arrête!

Publié le 11 août 2017 par Michelle Paquet

Crédit photo : Camille Gladu-Drouin

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d’en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur d’être dans sa peau, l’espace d’un instant. Cette semaine, nous avons interviewé la photographe Flamme, alias Camille Gladu-Drouin, au sujet de son travail et de sa toute première exposition.

1. Commençons par le début. Peux-tu nous raconter comment tu t’es retrouvée à faire de la photographie professionnelle?

«J’ai été vraiment chanceuse. J’ai commencé à travailler très vite. Un an après m’être acheté une caméra, j’ai vendu ma première photo à Mara Tremblay. Une photo live de son show au Festif! en 2015. C’est en grande partie grâce à Jp Tremblay et à URBANIA. Jp m’a proposé, pour le fun, de le suivre dans les festivals pour prendre des photos illustrant ses propos. Après, j’ai traîné mon appareil partout.»

«Je connaissais déjà beaucoup de monde de la scène locale, ça aide. Je prenais des photos pendant les shows et je les donnais aux bands. J’ai diminué au maximum mes heures à ma job alimentaire. J’ai rushé financièrement pendant deux ans, mais aujourd’hui je réalise à quel point c’était essentiel. Je pense que si tu ne donnes pas tout ton énergie à ce que tu veux vraiment faire, ça risque difficilement de fonctionner. J’ai dit oui au plus de contrats possible. Après, ça a déboulé et le téléphone s’est mis à sonner de plus en plus souvent. Je me dis à chaque jour que j’ai ben trop de chance de faire la job que je fais.»

2. On te connaît surtout pour tes photos de concerts et tes portraits d’artistes (Canailles, Bernard Adamus, Yuki, Bernhari, etc.) En tant que photographe, qu’est-ce qui est le plus intéressant pour toi dans ces styles de shooting?

«Pour les portraits, c’est le travail d’équipe qui me fait triper. Quand je suis photographe d’évènements, je suis entourée de monde, mais je travaille seule dans ma tête. Dans le cas des photos de presse, on travaille ensemble, on se construit un univers le temps d’une photo, on crée.»

«J’adore le moment où tu sens que le courant passe et que tu vas l’avoir, c’est malade. Des fois, c’est long, y’a rien qui marche, l’idée de départ est abandonnée et tu vas chercher plus loin, là où tu ne pensais pas forcément aller. En plus, la musique, c’est une passion, et je travaille avec des artistes que j’admire et que je respecte, c’est encore mieux. Écouter un album tout frais et chercher ce qu’on va faire pour l’illustrer, c’est assez malade.»

3. On te voit travailler dans toutes sortes de conditions: au gros soleil ou sous la pluie, dans un moshpit ou devant une scène, que ce soit au Quai des Brumes ou aux FrancoFolies. À date, quel a été ton plus grand défi en tant que photographe?

«Il y a eu le festival Grosse Lanterne l’année passée où c’était le déluge. Il a plu à boire debout pendant des heures. J’avais peur pour mon appareil, on était complètement trempés. À un moment donné, j’ai même dû me cacher sous le stage le temps que le plus gros de la tempête passe. C’était l’enfer et j’étais stressée tout le long.»

«Sinon, quand j’ai commencé et que je faisais des gros festivals, les photographes établis avaient tendance à me tasser dans le coin pendant qu’on était tous dans le pit à photographes. Je me suis fait dire «Tasse-toi la p’tite!» plus qu’à mon tour. Ça, pis les messieurs de la sécurité qui me disent toujours quelle shot je devrais prendre ou laquelle j’ai manquée. Me faire mansplanner sur la job, c’est pas évident.»

«À part ça, j’adore les mosh pit. J’aime me débattre dans la foule pour réussir à avoir la «meilleure shot». Pour moi c’est un défi, mais c’est thrillant. Tu t’en tires souvent avec des bleus pleins les cuisses à force de te faire cogner contre le stage, mais ça vaut vraiment la peine quand tu regardes tes photos après. Et sentir l’énergie animale d’une foule en délire, c’est vraiment inspirant. Ça donne envie de se donner à fond, ça fait sortir le guerrier en soi. Je pense surtout aux shows dans le sous-sol de l’église au Festif! C’est juste parfait.»

«Je pense que les défis sont généralement justes des tremplins qu’il faut saisir pour se dépasser. Quétaine de même la fille.»

«Ah ouais, mais mon plus grand défi, c’est d’arrêter de perdre mes affaires, d’oublier mes batteries à la maison, mes lentilles sur le bord du stage pis d’avoir un peu plus conscience du monde matériel. Pas facile.»

4. Tu dévoiles une série de portraits tout droit sortis de ta «caboche en broussaille» lors de ta première exposition au Vices & Versa en août. Peux-tu nous parler un peu de la création de cette série?

«Quand on a m’a proposée de le faire, j’ai tout de suite dit oui. J’étais honorée. Après est venu le stress de faire quelque chose de significatif. À force de passer des nuits blanches à me demander ce que j’allais faire, je me suis plutôt posé la question de ce que j’avais envie de faire. Je me suis fait un cadeau. J’ai exploré les couleurs et les textures en faisant ce que j’aime le plus: des portraits.»

«J’allais à la Fiesta Idéal, un petit magasin à côté de chez moi, et je choisissais des accessoires qui m’attiraient. J’y suis allée à l’instinct, sans trop me poser de question. Je choisissais des couleurs et des textures qui appelaient mon œil et qui me touchaient. Des scènes se sont créées dans mon esprit. Je voulais toucher les matières, les travailler moi-même. Mes modèles ont été extraordinaires d’ailleurs en acceptant de se prêter à des shooting super salissants et expérimentaux. Je ne sais plus de quoi ça a l’air à force de les avoir regardés pendant des heures et des heures, mais je pense que je suis contente.»

5. Si tu pouvais faire une série de photos avec n’importe qui, mort ou vivant, tu choisirais qui et pour quelle(s) raison(s)?

«Je tripe sur les beautés non conventionnelles, le charisme et la présence beaucoup plus que sur le physique plastique. Je trouve que Serge Brideau a quelque chose d’inspirant et de puissant que j’aimerais énormément capter. Je le trouve plus grand que nature. Je tripe aussi beaucoup sur le visage et la profondeur de Keith Kouna. Dans les impossibles je dirais Clint Eastwood. Je tripe western et j’aime ses rides.»

«Pis, c’était pas un rêve, mais j’ai pris Snoop Dogg lors de son passage au Rockfest pis j’ai trouvé ça ben blood, alors je dirais Die Antwoord. Je ne suis pas la plus grande admiratrice du band, mais leur esthétique et leur folie: wow!»

Pour consulter nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…

L'événement en photos

Par Camille Gladu-Drouin

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