«Dans la peau de...» Stéphan La Roche, directeur général du Musée de la civilisation de Québec – Bible urbaine

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«Dans la peau de…» Stéphan La Roche, directeur général du Musée de la civilisation de Québec

«Dans la peau de…» Stéphan La Roche, directeur général du Musée de la civilisation de Québec

Des expositions à voir tout l'été dans la capitale!

Publié le 5 mai 2017 par Bible urbaine

Crédit photo : Musées de la civilisation, photographe : Jessy Bernier – Icône

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d’en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur d’être dans sa peau, l’espace d’un instant. Cette semaine, nous avons interviewé Stéphan La Roche, directeur général des Musées de la civilisation de Québec, pour jaser de sa grande passion pour la culture, de son parcours professionnel pour le moins impressionnant et des grandes expositions estivales qui attendent le grand public.

1. À partir de quel moment précis dans votre vie la culture a-t-elle été importante pour que vous vous y dédiez corps et âme, et pouvez-vous nous résumer les grandes lignes de votre cheminement professionnel jusqu’à l’automne 2015?

«La culture est importante, d’aussi loin que je me souvienne, parce qu’à la maison elle était très présente. Mes parents aimaient beaucoup la musique, et c’était très éclectique: classique, Elvis Presley, Barbara, de l’opéra, bref de tout. J’ai aussi appris le piano plus jeune; il y avait des tableaux, des livres, on lisait et on en parlait, et à l’adolescence, j’ai fait du théâtre étudiant, j’ai même été au journal étudiant, donc dès l’enfance ce goût-là a toujours été présent.»

«Avocat de formation, j’ai fait mon droit à l’Université Laval à Québec. Je me suis retrouvé dans le milieu de la culture à faire de la gestion parce que j’étais conseiller juridique, je me suis retrouvé à l’Assemblée nationale, j’y ai rencontré des politiques, je me suis retrouvé à avoir une offre pour aller travailler au Ministère de la Culture, opportunité qui rejoignait quelque chose d’important pour moi parce que ça faisait partie des choses que j’aimais depuis l’enfance, donc travailler là était une chance. C’était un bonheur.»

«J’ai aussi eu la chance de travailler sur l’élaboration et la rédaction de la politique de diffusion des arts de la scène, un projet enrichissant, stimulant, nourrissant. Il a été là le coup de foudre! Avec une politique qui répond à des besoins et à des attentes; on peut être utile. Et c’est cette volonté d’être utile qui m’a animé depuis ce temps-là. Ensuite, j’ai effectué un court passage au Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) comme secrétaire du conseil d’administration et directeur de la planification, puis je suis passé à la SODEC comme directeur du bureau de Québec. Un premier contact avec le milieu du patrimoine.»

«J’ai eu la chance d’agir comme directeur des services culturels à la délégation générale du Québec à Paris, et ça m’a permis d’être en contact avec tout le milieu. Notre rôle est de faire la promotion de la culture québécoise, et là on couvre tout: théâtre, danse, musique, chanson, cinéma, littérature, architecture, design, métiers d’art, cirque, et on a aussi une vue d’ensemble et on apprend surtout, en étant à l’étranger, que les Québécois sont de grands créateurs et qu’ils ont une résonance sur la planète. Parce qu’on apporte quelque chose.»

«Puis, un retour au Québec au bout de quatre ans où on m’a offert un superbe mandat, celui de mettre en place la Maison de la musique au sein du Palais Montcalm, qu’on transformait en salle de concert, pour ainsi construire un lieu culturel qui a été un mandat extrêmement prenant et accaparent, mais ça m’a beaucoup apporté. Jusqu’à ce qu’on m’offre un poste de directeur de la musique et de la danse au Conseil des arts et des lettres du Québec. Ainsi, ce fut un retour au CALQ dans un rôle de gestion de la distribution des subventions au milieu culturel. On m’a rapidement confié d’autres mandats, actions régionales, actions internationales. Les choses se relient! Et un jour le téléphone sonne…»

2. Le 13 octobre 2015, vous avez été nommé directeur général des Musées de la civilisation pour votre vision créative sur la culture, votre leadership et votre sens des communications. Pouvez-vous nous parler de vos tâches journalières ainsi que de grandes réalisations faites jusqu’à maintenant?

«Le quotidien est assez varié. On touche à la fois à la programmation, à la préparation d’une vision stratégique, à la gestion immobilière des lieux, à la gestion commerciale, que ce soit les boutiques ou restaurants, aux stratégies de mise en marché, au rayonnement à l’international, etc.»

«Si on fait tout de suite un lien avec les gestes concrets, on va accueillir la grande exposition Hergé à partir du 21 juin prochain. C’est lors d’un séjour en Europe à l’automne dernier que les liens ont commencé à se tisser. Je suis passé par Paris, j’ai rencontré les gens du Musée Hergé, du Grand Palais, et ça a fait partie du départ des négociations. Alors, une de mes grandes réalisations, ce fut d’emmener cette exposition-là à Québec. En termes de réalisations, il y a aussi la grande expo Cerveau en folie qu’on va inaugurer le 17 mai. Une exposition sur le cerveau qui va présenter à la fois le fonctionnement du cerveau et ses dysfonctionnements. On va parler de maladies mentales, d’Alzheimer, de Parkinson, d’autisme, etc. Il va y avoir un volet éducatif pour les jeunes, comme on le fait toujours au musée, et également des aspects scientifiques qui vont davantage nourrir les adultes. Sinon, dans les mois qui viennent, d’autres projets naitront prochainement.»

3. Quelle est votre vision d’un musée historique et sociologique comme le Musée de la civilisation de Québec, qui se consacre davantage à l’homme, à son milieu et à son évolution, en comparaison, par exemple, à des musées d’art comme les Beaux-Arts et le MAC, par exemple?

«En fait, on définit notre musée comme étant la maison du monde. C’est un lieu accueillant, accessible, familial, où on vient et où on a le goût de revenir. Et c’est la maison du monde, parce que c’est la maison pour tout le monde, un musée populaire qui explique notre monde, et qui est ouvert sur le monde, donc qui accueille la planète entière, tout en rayonnant dans le monde.»

«Nous sommes un musée de société qui touche à tout ce qui intéresse l’être humain. C’est comme ça qu’on se distingue des autres musées. Chez nous, on peut traiter des nanotechnologies, du cerveau, des chiens et des chats, des bibliothèques, d’Hergé, des Autochtones, de l’Histoire du Québec, du design, bref tout ce à quoi l’Homme a touché. Et notre rôle, c’est de le faire en faisant trois choses: en transmettant des connaissances, en faisant réfléchir et en suscitant l’émerveillement. Être un lieu pertinent pour faire avancer le monde, en phase avec les préoccupations de nos visiteurs, des citoyens québécois comme de partout sur la planète.»

4. Pouvez-vous nous mettre l’eau à la bouche et nous parler des expositions estivales incontournables à voir prochainement au Musée de la civilisation de Québec?

«Cerveau en folie, bien sûr! Quand on entre dans la salle, on entre dans un cerveau, et on va circuler entre les synapses. L’exposition, en montage présentement, est d’une beauté spectaculaire. On fait l’histoire de la recherche sur le cerveau, on va parler de son fonctionnement et on va parler aussi de l’espoir grâce aux avancées scientifiques. C’est une exposition très enthousiasmante!»

Hergé du 21 juin au 22 octobre, qui sera une exposition rétrochronologique, car on part de la date de décès de Georges Rémi, Hergé donc, en 1983, jusqu’à sa naissance, en 1907. À travers sa vie, on parle de son œuvre, d’une manière majoritaire, Tintin, parce que c’est l’œuvre qui l’a le plus fait connaître, Jo, Zette et Jocko, Quick et Flupke, Le Petit Vingtième, sa carrière de graphiste et de publiciste. On découvre aussi sa passion pour l’art – il avait une collection d’œuvres d’art contemporaines de grands niveaux qui seront présentées en partie lors de l’exposition. Peu de gens le savent, mais il était peintre lui-même, et il a peint des œuvres qui sont à des années-lumière de ce que l’on imagine. On va découvrir des choses, on va en apprendre beaucoup sur sa carrière, sur sa vie. Plus de 300 objets, des planches originales, des extraits de film, d’entrevues, de tableaux, de maquettes… c’est jouissif! À Paris, 322 000 visiteurs sont passés.»

«Cet été, on va avoir une jolie petite expo qui s’appelle Flotille d’ivoire et qui va présenter une collection de maquettes en ivoire de bateaux. À Québec, cet été, c’est l’été des grands voiliers, ils reviennent à l’occasion du 150e du Canada, et les bateaux vont être en face du musée, sur le bord du fleuve. Un clin d’œil aux marins!»

«Le Québec et le monde, qu’on a inaugurée il y a quelques semaines, va être là cet été. C’est une exposition en hommage aux 50 ans du Ministère des relations internationales qui est intéressante, car elle nous permet de voir comment le Québec se projette à l’international maintenant, et elle est intégrée dans une exposition beaucoup plus grande, Le temps des Québécois, qui porte sur l’Histoire du Québec, qu’on a entièrement revampée. On l’a complètement transformée, on a tout refait le design. On a beaucoup travaillé les dernières années, de 1980 à 2010, et il y a eu tout un travail sur ce qui a fait vibrer les Québécois, les référendums, les questions autochtone et environnementale, la culture, évidemment, Passe-Partout et autres choses extraordinaires.»

«Par ailleurs, Radio-Canada nous a fait don de l’aspect historique de ses costumes! À voir aussi: Comme chiens et chats, une expo familiale et interactive, et Observer, l’expo qui déroute, qui mise sur le développement du sens de l’observation, pour les 5 à 12 ans.»

5. Quels sont les grands projets qui vous attendent cette année et ceux que vous désirez réaliser dans un futur pas si éloigné?

«Une chose qu’on va implanter en 2018, et qui va faire partie des éléments nouveaux pour le 30e anniversaire du Musée de la civilisation, c’est un laboratoire d’innovation dans lequel vont interagir artistes, scientifiques, chercheurs, entrepreneurs, gens du public, nos employés, où les gens vont pouvoir tester des applications, faire des recherches. C’est un espace physique dédié à l’exploration, entre le fab lab, puisqu’on tente de créer un nouveau modèle de laboratoire. Ça, c’est un aspect que je veux réellement implanter au musée. Nous sommes un lieu qui a toujours favorisé l’innovation, mais il faut que ça s’incarne d’une façon beaucoup plus concrète dans le futur.»

Consultez le https://www.mcq.org/fr/ pour obtenir plus d’information sur les expositions présentées à l’occasion de votre prochaine virée dans la capitale! Bonne visite! Pour consulter nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de… 

L'événement en photos

Par www.mcq.org/fr

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