La présence magnétique de PJ Harvey au Métropolis de Montréal – Bible urbaine

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La présence magnétique de PJ Harvey au Métropolis de Montréal

La présence magnétique de PJ Harvey au Métropolis de Montréal

Prestation puissante, charme intrinsèque

Publié le 16 avril 2017 par Isabelle Lareau

Crédit photo : François Nadeau

Il était attendu ce passage de l’artiste britannique PJ Harvey! Et c’est devant une salle bondée et hypnotisée que la grande dame de l’alternatif a offert un concert incroyable. Jouant de sensibilité, d'intensité et d'une maîtrise de son art, elle a envoûté le Métropolis pendant deux soirées d'affilée. Une prestation sans artifice où la chanteuse et sa musique nous ont obnubilés.

Il n’y avait pas de première partie, ce qui est plutôt rare. À 20h30, telle une fanfare, PJ Harvey et ses dix musiciens défilèrent sur la scène l’un à la suite de l’autre, au son des tambours. Étant entrés par le côté cour, ils se dirigèrent vers le côté jardin pour y disparaître, et ensuite revenir afin de prendre leur place sur la scène. Une entrée remarquée et très solennelle, qui a donné le ton à la soirée. Elle débuta le spectacle avec une pièce de son plus récent album, «Chain of Keys», qui fut très appréciée. Et dès la première chanson, le son était très bon et la voix d’Harvey était excellente et particulièrement jolie.

Tous vêtus de noir, ils avaient une allure chic. La chanteuse était également habillée de façon sombre et portait une veste et un accessoire pour les cheveux faits de plumes, un rappel des photos promotionnelles. Elle affichait un air serein mais sérieux, se consacrant pleinement à sa prestation. PJ Harvey et sa bande ont enchaîné avec les extraits «The Ministry of Defence», «The Community of Hope» et «The Orange Monkey». La chanteuse chantait et utilisait ses mains comme si elle nous expliquait ses chansons. La tête haute, elle regarda les spectateurs amassés sur le parterre droit dans les yeux. La mise en scène était simple, mais elle complimentait avec la nature intense et sans frivolité du concert. PJ Harvey, visiblement ancrée et en contrôle, était très présente. Un rideau avec le logo du dernier album derrière les musiciens fut le seul décor et le jeu de lumière, simple et efficace, soulignait le début et la fin des pièces. Cela donnait un effet davantage cérémonial que dramatique.

Son interprétation d’«A Line in the Sand» démontrait la justesse de sa voix, un titre qui a créé un certain engouement. Le public, sous le charme magnétique de la Britannique, a accueilli avec joie les succès «Let England Shake» et «The Words That Maketh Murder». Il semble que ces titres ont réussi à réchauffer la foule qui, bien que conquise, réalisa l’immensité du talent de PJ Harvey tout comme son côté viscéral. Elle poursuivit avec deux autres morceaux de son dernier opus avant d’offrir «When Under Ether» avec une sensibilité grunge. La voix de PJ est devenue plus expressive, laissant transparaître la nature plus sombre des paroles.

En fait, la musicienne a offert, essentiellement, des titres The Hope Six Demolition Project. Elle s’est tout de même permis de revisiter brièvement Let Enlgand Shake et To Bring You My Love ainsi que, le temps d’une chanson, White Chalk et Rid of Me. «Dollar, Dollar» fut l’occasion de constater que la chanteuse sait faire preuve d’une grande délicatesse et d’une grande intensité, autant par sa présence que par sa voix. Par ailleurs, elle a joué du saxophone à plusieurs reprises, préférant reculer et se positionner à côté de ses musiciens plutôt que de rester à l’avant-scène, comme pour laisser la place à la musique.

Le groupe enchaîna ensuite avec la très décapante «50ft Queenie», le classique revisité «Down by the Water» (que les gens n’ont pas reconnu instantanément, car l’intro a été retravaillée) ainsi que l’émotionnelle «To Bring You My Love». Bien que superbement interprétée, avec un rythme plus lent pour souligner l’aspect dramatique du morceau, il y a eu un pépin technique. Cela a causé de la réverbération plutôt aigüe et une finale abrupte. Elle conclut le concert tout en douceur avec «River Anacostia», mais problème d’équipement oblige, les musiciens ont dû offrir une version feutrée et quasi a capella. Cependant, il a fallu qu’un spectateur crie «Chut!» pour que la foule soit attentive et respectueuse. Malgré cet accroc, ce fut un moment majestueux et puissant, les envolées de cordes nous donnaient l’impression d’être au paradis.

Après avoir salué le public, PJ Harvey et ses acolytes ont disparu. La foule insista longuement pour obtenir un rappel qu’elle a eu après de nombreuses minutes. Cela en a valu la peine, puisqu’elle a offert une reprise ultra rock de la chanson  «Highway 61 Revisited» de Bob Dylan, où elle est apparue très exubérante. Reprenant son sérieux solennel, elle a présenté un dernier titre, «The Last Living Rose». La salle du Métropolis les a applaudis avec beaucoup d’ardeur.

Certains spectateurs étaient légèrement déçus qu’elle n’ait pas joué certains de leurs morceaux favoris. Pour d’autres, ce fut l’occasion de connaître et de s’approprier les titres du nouvel album. Néanmoins, elle a présenté un concert solide. Elle a su être très présente et très connectée avec son répertoire tout en ayant conscience de son auditoire. Une présentation où elle est apparue digne, assumée et investie.

Et bien qu’elle n’ait qu’esquissé que quelques demi-sourires, nous sentions qu’elle prenait plaisir à jouer ses chansons. Elle a d’ailleurs très peu parlé à la foule, mais ce n’était pas nécessaire, comme sa musique était amplement suffisante.

L'événement en photos

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Par François Nadeau

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. Chain of Keys

2. The Ministry of Defence

3. The Community of Hope

4. The Orange Monkey

5. A Line in the Sand

6. Let England Shake

7. The Words That Maketh Murder

8. The Glorious Land

9. Medicinals

10. When Under Ether

11. Dollar, Dollar

12. The Devil

13. The Wheel

14. The Ministry of Social Affairs

15. 50ft Queenie

16. Down by the Water

17. To Bring You My Love

18. River Anacostia

Rappel

19. Highway 61 Revisited (reprise de Bob Dylan)

20. The Last Living Rose

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