Reel Big Fish et Anti Flag au Métropolis de Montréal – Bible urbaine

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Reel Big Fish et Anti Flag au Métropolis de Montréal

Reel Big Fish et Anti Flag au Métropolis de Montréal

Place aux vétérans du punk et du ska

Publié le 15 janvier 2017 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Bryan Krewkau (photo tirée d'une tournée antérieure)

C’est dans une ambiance drôlement festive qu’a eu lieu, samedi soir, le concert d’Anti Flag et de Reel Big Fish. Les deux groupes, célébrant chacun un vingtième anniversaire, ont décidé de faire équipe afin d'offrir d'une tournée conjointe. Un heureux mélange de punk et de ska, et ce, au grand bonheur des spectateurs. En effet, le Métropolis affichait complet.

La soirée avait un caractère très joyeux dès le début et l’on pouvait discerner deux ambiances distinctes, mais complémentaires. Il y avait deux têtes d’affiche et la première partie fut assurée par deux groupes. Dans les deux cas, nous avons eu droit à une alternance entre le punk et le ska. L’atmosphère a donc oscillé entre le défoulement et la fête, les deux styles s’imbriquant parfaitement l’un avec l’autre. De plus, les spectateurs étaient des admirateurs de longue date, reconnaissant les titres d’Anti Flag et de Reel Big Fish, chantant les refrains en cœur.

Reel Big Fish

Lorsque la formation ska d’Huntington Beach a foulé les planches du Métropolis, le public était d’humeur joyeuse et décidément prêt à faire la fête. Tout comme le groupe, d’ailleurs. Les membres ont bougé sur la scène et se sont permis quelques pas de danse, mais ils ont surtout profité de l’occasion pour faire des mimiques et jouer les bouffons. Reel Big Fish est reconnu pour son autodérision, un trait de caractère qui a été mis de l’avant-hier soir. Le chanteur et guitariste a même affirmé, pendant la soirée, que «plusieurs groupes dans les années 90 ont fait paraître des albums punk ou ska, nous avons l’avantage d’en faire partie!»

Faisant des blagues et ayant un large sourire aux lèvres, Reel Big Fish a donné le coup d’envoi à leur segment avec quatre chansons tirées de différentes offrandes; «I Want Your Girlfriend to Be My Girlfriend Too», «Thank You For Not Moshing», «Another F.U. Song et «Your Guts (I Hate ‘Em)» qui ont ravi les spectateurs. Les gens amassés au parterre ont dansé et sautillé pendant tout le spectacle, le Métropolis vibrait sous leur pas. De plus, plusieurs admirateurs ont chanté les refrains avec le groupe, ce qui a contribué à créer une ambiance de type «fête entre amis». Il y avait également un peu de nostalgie qui planait dans l’air.

Toujours en faisant preuve d’un esprit de célébration, le groupe a enchaîné avec la très populaire «Sell Out». Les six musiciens ont joué Turn the Radio Off dans sa totalité, et ce, presque dans l’ordre. En effet, ils ont gardé le méga succès «Beer» pour la fin, afin de conclure en force une soirée sous le signe de la fête. S’excusant (ironiquement) d’avoir oublié notre chanson préférée, le chanteur annonce que le groupe jouera «Beer», bien qu’ils interprètent «The Impression That I Get» (de The Mighty Mighty Bosstones). Réalisant que ce n’est pas l’une de leurs pièces («Just kidding, this is a Simple Plan’ song…», ce qui leur a valu d’être hué), ils interrompent donc le titre en question et offrent, finalement, «Beer». Le groupe aurait pu terminer «The Impression That I Get» car celle-ci plaisait véritablement à l’audience, qui dansait avec fougue. Heureusement, ce morceau ne marquait pas la fin du concert. En effet, Reel Big Fish ne s’est pas fait prier et a offert un rappel très rapidement. Parmi les chansons présentées, il y a eu une version de la reprise «Take On Me» (a-ha) agrémentée du refrain de «Self Esteem» de The Offspring qui a particulièrement plu à la foule. Le public a quitté la salle épuisé et heureux.

Anti Flag

Le quatuor de Pittsburgh n’a pas joué Die for the Government dans son intégralité, il a choisi certains morceaux de l’album et en a offert d’autres, tirés parmi les favoris joués généralement en concert. Fidèle à ses habitudes, le groupe a bien pris soin de rappeler à la foule d’aider les spectateurs qui tombent sur le sol et de prendre soin les uns des autres. Les musiciens étaient dangereusement en forme, ils ont interprété leurs chansons avec une vigueur et une intensité incroyables. Les deux chanteurs (le guitariste Justin et le bassiste Chris) ont beaucoup échangé avec la foule. Le bassiste est spécialement énergique; il a fait un plusieurs sauts, le pont inversé et a même grimpé sur les haut-parleurs, le tout, sans jamais cesser de jouer. Leur interprétation dynamique a permis à l’audience, plus spécialement le parterre, de se défouler à souhait dans la bonne humeur. Les agents de sécurité ont dû redoubler d’efforts pour contrôler les spectateurs qui ont surfé sur la foule, car ils étaient nombreux.

Le groupe n’a pu s’empêcher de parler politique et a critiqué le nouveau président des États-Unis. Justin Sane a fait remarquer que bien que la chanson «Your Daddy Was a Rich Man, Your Daddy’s Fucking Dead» fut écrite à l’intention de Donald Trump il y a 20 ans, celle-ci demeure toujours «à propos». Le public était visiblement d’accord. Tous les extraits joués ont suscité de très belles réactions, laissant transparaître un engouement immense pour la formation. Certains extraits ont réellement résonné avec le public, notamment «Die for the Government», «Drink Drank Punk», «Summer Squatter Go Home», «Fuck Police Brutality», «I’m Being Watched by the CIA», «Kill The Rich», «This Is the End (For You My Friend)», «The Press Corpse», «Turncoat», «1 Trillion Dollar$» et «Should I Stay or Should I Go (une reprise de The Clash)». Le batteur et le bassiste ont terminé le concert sur le parterre avec leur instrument, ce qui a causé la frénésie. Chaque passage d’Anti Flag à Montréal provoque une effervescence rarement dupliquée, leur énergie sur scène demeure inégalée.

Ballyhoo!

La formation du Maryland a présenté une musique ska à saveur pop. Moins habile sur scène et ayant un rythme plus lent, le quatuor n’a pas su impressionner autant que le groupe qui a joué avant. Ceci étant dit, la foule a aimé et a applaudi le groupe qui a interprété huit pièces, dont certaines qui étaient légèrement de type crooner, un peu de fraîcheur qui, amalgamé à ce style, fait plaisir à voir.

Direct Hit!

Le quatuor punk a su débuter la soirée avec puissance. La formation du Wisconsin a offert une dizaine de titres, dont «Paid In Brains», «Forced to Sleep» et «A Message to the Angels». Le groupe est super dynamique et très à l’aise sur la scène. Ils ont charmé les spectateurs présents. Il est quelque peu dommage que la salle ne soit qu’à moitié pleine à ce moment, le public aurait certainement apprécié ce groupe s’il avait eu la chance de les voir.

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. I Want Your Girlfriend to Be My Girlfriend Too

2. Thank You For Not Moshing

3. Another F.U. Song

4. Your Guts (I Hate 'Em)

5. Sell Out

6. Trendy

7. Join the Club

8. She Has a Girlfriend Now

9. Snoop Dogg, Baby

10. 241

11. Everything Sucks

12. S.R.

13. Skatanic

14. All I Want Is More

15. Nothin'

16. Say 'Ten'

17. I'll Never Be

18. Alternative, Baby

19. Beer

Rappel

20. I'm Cool

21. Everyone Else Is an Asshole

22. Where Have You Been

23. Take on Me (reprise du groupe a‐ha)

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