Un rendez-vous galant avec Ghost au Métropolis de Montréal – Bible urbaine

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Un rendez-vous galant avec Ghost au Métropolis de Montréal

Un rendez-vous galant avec Ghost au Métropolis de Montréal

Les satanistes en mode séduction

Publié le 13 novembre 2016 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Frédéric Lauzier-Young

Vendredi soir, Papa Emeritus et ses Nameless Ghouls ont offert un concert haut en couleur, théâtral et explosif; littéralement. Les spectateurs étaient nombreux, et ce, dès le début de la soirée. Les admirateurs avaient hâte de voir le groupe, quelques-uns portaient même le maquillage de Papa Emeritus, ou encore le masque des goules.

Dès que l’enregistrement des chants d’Église a retenti, la foule a commencé à s’animer. Peu après, les musiciens ont mis les pieds sur la scène et ils ont été accueillis dans la bonne humeur. Mais c’est lorsque le chanteur a fait son apparition, de façon tout à fait majestueuse, que le public s’est emballé. Le groupe suédois a commencé la soirée avec les succès «Square Hammer» et «From the Pinnacle to the Pit», ce dernier titre ayant été accompagné d’explosions et de flammes. Bien que la voix de Papa fût quelque peu nasillarde pendant les deux premières chansons, leur interprétation était intense et rassembleuse; l’auditoire était captivé.

Par ailleurs, les admirateurs connaissaient bien les paroles des chansons et ont chanté les refrains avec Ghost. Ils ont poursuivi avec «Per Aspera ad Inferi» que la foule a vraiment apprécié. L’antipape a ensuite pris le soin d’introduire ses deux invitées, des nonnes (figurantes qui ont égayé le parterre de leur présence par la suite) et a discuté avec la foule. Il a introduit le titre suivant, «Body and Blood», en spécifiant qu’il s’adressait aux «food lovers» et que, pour sa part, la soupe à l’oignon est l’un de ses plats favoris.

Après un court moment où quatre des membres du groupe se sont brièvement éclipsés, le pontife diabolique réapparaissait sur la scène avec une nouvelle tenue semblable à un tuxedo. Les Suédois ont offert «Devil Church» et «Cirice» de façon très pesante, ce qui a ravi les spectateurs. L’enchantement était à son comble! Encore une fois, il y a eu des explosions et des flammes, ce fut magique! Avant de dédier «Mummy Dust» (qu’il a chanté avec une voix d’outre-tombe) à Donald Trump, il a dit quelques mots à propos de Leonard Cohen, qui nous a quittés cette semaine. Le chanteur regrettait que l’interprète de «So Long Marianne» ait malheureusement connu la pire des douleurs avant de mourir, en l’occurrence, le résultat de l’élection américaine!

Esthétisme démoniaque

La scénographie était plutôt élaborée; il y avait des podiums et des marches, la batterie et le clavier étaient surélevés, et il y avait trois grandes banderoles à l’arrière qui représentaient des vitraux comportant des images sataniques, mais dont la facture visuelle rappelle celle du catholicisme. Le jeu de lumière était sophistiqué et particulièrement bien harmonisé avec la musique, ce qui a créé différents effets dramatiques. La mise en scène était fort réussie. Et, bien sûr, il y avait les costumes: les musiciens  étaient vêtus d’un habit similaire à celui d’un prêtre et arboraient un masque argenté, tandis que Papa Emeritus portait un maquillage à l’image d’un crâne, une soutane et une mitre.

Le groupe a offert un concert grandiose et très dynamique. Les musiciens ont joué avec précision, la bassiste et les guitaristes ont su démontrer puissance et rythme. Et bien qu’ils portaient tous un masque, leur présence sur la scène n’était aucunement froide ou distante. Papa Emeritus a mis de l’avant un charisme incroyable, et ce, malgré le maquillage et le costume. Il a bougé et gesticulé avec douceur et souplesse au gré des chansons, se déhanchant de façon suave sur certaines pièces. Il est aussi un excellent maître de cérémonie; il a beaucoup parlé tout au long de la soirée. Ses interventions étaient un mélange de prête qui prêchait et d’animateur d’émission de variété, ce qui a conféré un caractère unique à ses propos.

Et une finale plutôt espiègle…

Lors du rappel, il a fait un long discours afin d’introduire la dernière chanson de la soirée. La conversation avec le public avait des allures d’un premier rendez-vous galant entre le groupe et l’auditoire. Au fur et à mesure qu’il parlait, son discours se transformait en cours d’histoire des religions et de sexologie alors qu’il expliquait que la formation a la réputation de célébrer des messes noires et que l’orgasme féminin est perçu comme quelque chose de satanique auprès de certains groupes religieux. Après quelques conseils coquins à propos de quoi faire après le spectacle, Papa Emeritus et ses goules ont offert leur hymne à l’orgasme féminin, «Monstrance Clock», en guise de conclusion.

Les spectateurs auraient bien aimé que le concert se poursuivre, mais après les remerciements, la formation a disparu et les techniciens ont immédiatement commencé à démonter la scène. Ce fut une soirée mémorable, un groupe à voir au moins une fois dans sa vie…

Marissa Nadler

La chanteuse américaine est peu connue, mais elle possède sept albums studio et plusieurs enregistrements à son actif. Elle a commencé à écrire de la musique en s’accompagnant elle-même à la guitare, une formule demeurée quasi intact aujourd’hui, ce qui explique ses sonorités folk. Sur la scène du Métropolis, elle était soutenue par un musicien. Elle a chanté, d’une très jolie voix, sept pièces, dont «Dead City Emily», «Hungry Is the Ghost» ainsi qu’une reprise de Black Sabbath, «Solitude», que le public n’a pas semblé reconnaître. Très statique, elle est demeurée immobile derrière son micro, guitare en main, la tête légèrement inclinée. Son style peut faire penser à un amalgame entre Lana Del Rey et Mazzy Star. Sa prestation fut très dépouillée, un grand contraste avec la prestation de Ghost, et la foule, bien qu’elle fût applaudie, n’a pas véritablement eu de coup de cœur. Elle a, par ailleurs, immédiatement quitté la scène après le dernier morceau sans même attendre les applaudissements du public.

L'événement en photos

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Par Frédéric Lauzier-Young

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. Square Hammer

2. From the Pinnacle to the Pit

3. Secular Haze

4. Con Clavi Con Dio

5. Per Aspera ad Inferi

6. Body and Blood

7. Devil Church

8. Cirice

9. Year Zero

10. He Is

11. Absolution

12. Mummy Dust

13. Ghuleh / Zombie Queen

14. Ritual

Rappel

15. Monstrance Clock

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