Retour sur le 10e anniversaire de l’évènement hivernal Igloofest 2016

Retour en 2006: l’évènement Igloofest avait pour principal but de «démocratiser l’hiver québécois» en permettant à cette saison mal-aimée de passé du côté obscur de la force au côté lumineux. Ce n’est pas peu dire que cet exploit a été réussi haut la main (truffée d’une mitaine fluo). Au fil des ans, le festival n’a cessé d’épater les Montréalais avec ces programmations chaudes baignant dans une vibe kitch et eighties appréciée par les plus audacieux.

Cette saison-ci, il fallait en mettre plein la vue pour souligner le 10e anniversaire d’un festival qu’on croyait, lors de ses premiers pas, éphémère. La température, toujours un facteur externe instable, a été courtoise avec l’évènement cette année et a même permis aux 79 000 festivaliers présents de venir célébrer. En 2016, la tendance était aux onesies d’animaux. Licornes joviales, ours affectueux et castors coquets se sont passé le flambeau pour savoir qui allait remporter l’#iglooswag cette saison-ci.

Les quelques installations ont su en animer momentanément plusieurs. En autre, la glissade Vidéotron, où il était possible de s’adonner à une décente sur un crazy carpet en jute, a donné lieu à des moments plutôt cocasses (ici lire casse-cou). Surtout en temps plus froid, elle se transformait en une déchéance extrême en projetant les festivaliers tels un lance-patates. Du bonbon pour les spectateurs.

Toutefois, malgré les efforts d’entretenir une ambiance tirant entre une fête foraine et une foire de cirque, c’est la programmation elle-même qui a su retenir l’attention. Nous avons pu nous laisser tomber en amour, tels des adolescents.

Lors de la première fin de semaine, les festivités ont été déclarées ouvertes par nul autre que Bonobo et Misstress Barbara. Ils ont d’ailleurs volé la vedette et se sont rangés du côté des conquis. Armé des fameux verres réutilisables qu’on a pu se grailler lors du festival Osheaga, les festivaliers ont pu se délecter des autres DJ qui ont déferlé sur les différentes scènes.

La deuxième fin de semaine fut merveilleusement bien rodée avec, entre autres, l’artiste américain Maceo Plex et la Canadienne Bambii, une jeune DJ aux styles musicaux variés. Cette soirée du 23 janvier, Maceo Plex a d’ailleurs fait plaisir aux spectateurs en les réchauffant à l’aide d’une performance éclatée de trois heures pour combler le vide spatial que Shall Ocin avait créé en annulant sa performance pour des raisons familiales.

Les 25 ans de la radio universitaire CISM 89,3 FM ont été soulignés lors de la troisième fin de semaine à l’aide de la performance du DJ québécois Poirier. Ce dernier étant un ancien animateur de la station, il a su avec brio mettre le feu aux planches en transformant malgré lui la neige en une boue persistante.

Le festival s’est terminé cette fin de semaine avec la même énergie électrisante qu’il avait instaurée lors de son ouverture. Ce sont, entre autres, le duo Allemand Modeselektor ainsi que le duo italien Tale of Us qui ont arrondi la fin de l’Igloofest, ne laissant pas les festivaliers sur leur appétit, mais sur une exaltation stimulant l’excitation d’une prochaine édition.

Au final, l’édition 2016 du festival hivernal Igloofest n’a pas déçu et, contrairement à quelques éditions précédentes, ce ne sera pas la cryogénisation des festivaliers qui sera sur toutes les lèvres, mais la réussite flagrante d’un dixième anniversaire parsemé de onesies délicieux et de performances enivrantes.