Rocío Molina présente «Caìda del Cielo» lors du FTA 2017 – Bible urbaine

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Rocío Molina présente «Caìda del Cielo» lors du FTA 2017

Rocío Molina présente «Caìda del Cielo» lors du FTA 2017

L'enfant terrible du flamenco enflamme les planches et conclut le festival en beauté

Publié le 8 juin 2017 par Marine Morales-Casaroli

Crédit photo : Pablo Guidali

Née en Andalousie et bercée de flamenco depuis son plus jeune âge, Rocío Molina, a à peine plus de trente ans, a déjà derrière elle un long parcours jalonné de collaborations prestigieuses et de pièces acclamées. De passage à Montréal dans le cadre du FTA, la flamenca a présenté sa dernière pièce, Caida del Cielo, devant un auditoire enthousiaste et conquis.

La pièce s’ouvre comme un show rock, par des riffs de guitare audacieusement mêlés de chant flamenco. Pourtant, après quelques minutes, les musiciens s’effacent, et la voilà immaculée dans une robe à volants.

En silence, elle se meut avec délicatesse, précise, instinctive, délicate. Elle installe un corps habité et nous tient en haleine dans un premier tableau suspendu. Pourtant, très vite, la fougue point sous le calme apparent. La voilà qui se jette à terre, faisant tournoyer sa robe, renversant notre perspective verticale par une exploration du sol tout en nuances.

Rocío Molina lance alors à corps perdu dans un show haletant. Composée d’une série de tableaux tout aussi explosifs les uns que les autres, et surveillée par une pleine lune projetée sur un écran blanc, la pièce nous plonge dans une exploration où le traditionnel est sans cesse transcendé sous le joug de l’imagination débordante de Rocío Molina.

Sur scène, ses musiciens l’accompagnent, l’encouragent, la suivent, suspendus à ses improvisations endiablées et partagent indéniablement une complicité joyeuse. Femme au milieu de ce quatuor d’hommes, elle les met au défi dans des duels rythmiques incandescents et les dirige d’une main de maître.

Soliste virtuose, elle endosse une farandole de rôles avec une verve jouissive. Tour à tour travestie en tenue traditionnelle de toréro, pudiquement nue, souillée de sang, vestale immaculée ou bacchante contemporaine… La danseuse met toute sa maîtrise virtuose du flamenco au service d’une exploration de la féminité inspirée, parfois insolente, souvent divertissante, toujours habitée par un feu inépuisable.

La flamenca n’a visiblement pas froid aux yeux et n’hésite pas à se mettre en danger. Que ce soit par son utilisation du sol, novatrice, intelligente, ses propositions plus pop et ludiques, sa recherche l’emmène dans des territoires inusités du flamenco, jusque sur les plates bandes du contemporain ou de la performance. Une belle prise de risque et un défi relevé avec brio.

Versatile, subversive aussi, mais ne se prenant pas au sérieux, Rocío Molina s’amuse à découdre les règles, les transformer, les teinter de nouveaux mouvements, bref, elle transcende la forme et en fait surgir une œuvre hybride et haletante.

Son interprétation est sans fard, épaulée d’une équipe de musiciens dévoués et authentiques. Avec une adresse magnétique à une salle conquise, elle habite la scène, comme un terrain conquis, avec une énergie violente, dévorante.

Le ciel ne tombe pas, il s’ouvre, se crève même, et accueille en son sein cette enfant terrible, véritable bombe d’énergie sensuelle et incandescente.

L'événement en photos

Par Pablo Guidali

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