Une soirée magistrale avec Antoine Corriveau à l'Usine C – Bible urbaine

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Une soirée magistrale avec Antoine Corriveau à l’Usine C

Une soirée magistrale avec Antoine Corriveau à l’Usine C

Avec le mémorable Orchestre Accident

Publié le 10 décembre 2017 par Michelle Paquet

Crédit photo : Camille Gladu-Drouin

Le 7 décembre, Antoine Corriveau présentait une version magistrale du spectacle de son dernier album, Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter, dans la grande salle de l’Usine C. C’était un évènement comme on n'en voit peu, avec près de 30 personnes sur scène et une section des cordes qui prenaient plus de la moitié de l’espace, de même qu'une immense carcasse d’avion suspendue au-dessus de l’ensemble. Si la proposition était ambitieuse, l'auteur-compositeur-interprète et son Orchestre Accident ont su relever le défi et nous offrir une soirée des plus mémorables.

On le répète, c’est une grande entreprise dans laquelle Antoine Corriveau s’est embarqué pour ce spectacle à l’Usine C. La promesse d’un show multidisciplinaire qui reprendrait les personnages et l’univers créé avec Akim Gagnon dans les vidéoclips pour Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter en a séduit plus d’un, car l’évènement affichait complet le 7 décembre.

Dans le programme de la soirée, Antoine nous présentait le projet comme suit:

«Je ne sais plus ce qui est arrivé en premier. Si c’est la blessure ou l’accident.

Une collision arrivée trop près de moi pour ne pas en parler. Un écrasement avant le décollage, un

décollage avant l’embarquement. Quelque chose d’à l’envers qu’il me fallait démêler.

Je crois que tout ici est réuni pour s’écraser à nouveau, mais c’est l’envie du grand soulèvement au ventre qui l’aura emporté.

Raconter, finalement, une de ces bombes qui a sauté. Et dire, ces cimetières que j’aurai fuis.

Le rendez-vous quelque part, si longtemps reporté, jusqu’au jour où le cœur paré, saura qu’il peut tout traverser.»

Critique-concert-Antoine-Corriveau-Usine-C

En ces quelques lignes, l’auteur-compositeur-interprète nous présente et résume bien son album et ce spectacle. C’est qu’il sait bien les manier, les mots, Corriveau, et ce soir-là, il leur faisait plus que justice, les entourant de ses mélodies poignantes qui sont maintenant gravées quelque part dans la tête des spectateurs.

On aurait pris un peu plus de la présence scénique de Jade-Mariuka Robitaille et de Mounia Zahzam pour apporter un aspect encore plus théâtral et immersif à l’expérience, mais on ne peut que saluer l’audace d’Antoine Corriveau de les avoir inclus à la performance et de s’être lui aussi prêté au jeu. On souligne aussi encore une fois la présence incroyable de cet Orchestre Accident tout simplement sublime.

On oublie parfois à quel point les formules réduites sont courantes, voire la norme, mais que de nombreux musiciens collaborent à la création d’un album. Le travail de ceux-ci était tout particulièrement mis à l’honneur dans ce spectacle, qui a plus que rendu justice au petit dernier de Corriveau. Mention spéciale aux cordes magnifiquement angoissantes dans «Parfaite».

Après de longs remerciements envers son équipe, Antoine s’est entouré de Fanny Bloom et de ses comédiennes pour terminer avec une nouvelle pièce, sous un tonnerre d’applaudissements. Déjà sur les médias sociaux on revendique une supplémentaire dans un avenir prochain.

Reste à voir si ces appels seront entendus par les responsables de la programmation de certains festivals en 2018…

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