Le spectacle «Perreau et la lune» de Yann Perreau à l’occasion des FrancoFolies de Montréal – Bible urbaine

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Le spectacle «Perreau et la lune» de Yann Perreau à l’occasion des FrancoFolies de Montréal

Le spectacle «Perreau et la lune» de Yann Perreau à l’occasion des FrancoFolies de Montréal

Une soirée de pleine lune où tout est plus brillant

Publié le 10 juin 2017 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : Mathieu Pothier

On croyait rêver. D’abord parce qu’on se disait qu’une salle intime comme la Cinquième Salle de la Place des Arts aurait du mal à contenir l’énergie fougueuse de Yann Perreau. Ensuite, parce qu’il s’agissait d’une idée géniale des FrancoFolies de Montréal que de reprendre ce spectacle unique en duo avec Alex McMahon dix ans après sa création au Théâtre de Quat’Sous. Mais allait-il être remanié, modifié, réapproprié? Les secondes versions sont-elles pour autant toujours améliorées? Ce serait mal connaître Yann Perreau que de prétendre le contraire, car la machine s’est bel et bien élevée, vendredi soir, et nous a propulsés dans un beau et grand voyage lunaire, visitant les mêmes attractions, mais avec encore plus de charme.

C’est en courant, en sautant et en tournant sur lui-même, complètement extatique, que Yann Perreau nous est apparu sur scène en entonnant «Ma dope à moi». Rien d’étonnant, mais tout de même amusant: l’artiste a ce don d’instaurer rapidement une ambiance de plaisir et d’y rester fidèle tout au long du spectacle. Car c’est bien d’un grand plaisir qu’il s’agit: évident de sa part, à performer et à jouer avec le public, mais aussi pour les spectateurs, qui ne peuvent que le suivre les yeux fermés dans sa douce folie.

On aurait pu croire que l’artiste aurait profité de ce 10e anniversaire pour remanier un peu le spectacle et l’actualiser, mais c’est plutôt une fidèle reproduction qui a été livrée, avec les mêmes chansons, dans le même ordre qu’à l’origine, à quelques petites exceptions près. Il ne faut pourtant pas croire qu’il n’y avait aucune plus-value à reprendre ce concert à la fois grandiose et intime.

À la succession de «La cage en or», «Soul circus» et «La planète est une île», on l’entend déjà: Perreau n’a absolument rien perdu ni vocalement, avec quelques envolées en voix de tête maîtrisées, ni dans ses grandes interprétations théâtrales, qu’il peut dorénavant se permettre d’effectuer de façon moins dramatique et moins forcée, ce qui donne un résultat plus incarné et authentique. Yann Perreau n’a plus besoin de trop en faire pour prouver son talent et pour plaire; son public le suit avec enthousiasme et en redemande avec avidité.

Là est toute la différence entre le «Perreau et la lune» d’il y a 10 ans et cette relecture. Ce spectacle prouve qu’un talent brut comme Yann Perreau n’a pas besoin d’artifices pour briller. Bien sûr, les chansons demeurent, et aussi les monologues à propos notamment du voyage de Perreau sur la lune et de son opinion du «Blues du businessman», sont les mêmes, quoiqu’un peu remaniés, et insérés aux mêmes endroits. Pourtant, les gens rient encore de bon cœur, ce qui prouve l’intérêt de reprendre un tel succès.

Et même quand l’artiste éprouve des difficultés à interpréter «Pousse-moi des ailes» et qu’il doit se reprendre à quelques reprises, déclenchant d’autres rires en lançant «Hey, ça fait 10 ans quand même, hein!», le charme opère. Car le charme est partout chez Yann Perreau, d’abord dans sa complicité évidente avec son complice Alex McMahon et aussi avec le public, qu’il fait généreusement participer, que ce soit en tapant des mains et en scandant «À la lune!» pendant «La lune» ou en complétant sa reprise de «J’ai demandé à la lune» d’Indochine, en terminant la chanson avec des «la la la» après un seul couplet chanté.

Quand Alex McMahon, caché au deuxième étage, apparaît contre toutes attentes à la batterie pour accompagner un Yann Perreau jusqu’ici seul au piano pendant «La peur», on croyait halluciner, et on se disait que leur finale percutante était hallucinante. Et pourtant, ils allaient revenir, affublés d’une combinaison à carreaux parce que «c’est le 375e du Canada!», verres fumés aux yeux et casquettes sur la tête, pour changer complètement d’ambiance en offrant «Grande brune». Beats électroniques, lumières et boule disco, McMahon transformé en DJ, party!

Alors qu’on les croyait fous et, surtout, increvables, c’est finalement dans une ambiance années 1980 complètement délurée que s’est terminée la soirée, les deux acolytes ayant des pianos-guitares à la main pour interpréter «La vie n’est pas qu’une salope», terminée avec un clin d’œil à «Tainted Love», tant qu’à être plongé dans cette atmosphère. Tanguant constamment entre de beaux moments d’interprétation sentie et sensible, et des envolées théâtrales colorées et grandioses, l’artiste a définitivement réussi à conserver l’intérêt du public jusqu’à la toute fin; public qu’il tient presque en laisse, même si c’est lui qui jappe à la lune.

Laura Lefebvre

C’est la jeune Québécoise Laura Lefebvre qui est d’abord arrivée pour, plaisantait-elle, «rocker la place» avec ses ballades plutôt de type indie folk. Sa voix sensible et bien maîtrisée, avec de nombreuses envolées en voix de tête, fait preuve d’un potentiel certain, mais quelques maladresses et la présence trop marquée de Joey Proteau, son acolyte de la soirée, ont quelque peu nui à sa performance. Les nombreuses explorations au niveau du son et des textures grâce à diverses pédales, mais aussi les différents instruments employés n’ont fait qu’alourdir les pièces de la jeune auteure-compositrice-interprète qui gagneraient sans doute à diminuer les artifices entourant ses jolis textes.

L'événement en photos

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Par Mathieu Pothier

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. Ma dope à moi

2. La cage en or

3. Soul circus

4. La planète est une île

5. Guerrière

6. Triste poupée

7. Pousse-moi des ailes

8. Le marin

9. La lune

10. Elle préfère les voyous

11. J'ai demandé à la lune (extrait d'Indochine)

12. Hymne à la lune

13. Cloudy mélancolie

Rappel

14. Alabama Song

15. J'ai une île au coeur

16. La peur

17. Grande brune

18. La vie n'est pas qu'une salope

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