The Sonics au Théâtre Fairmount dans le cadre de POP Montréal – Bible urbaine

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The Sonics au Théâtre Fairmount dans le cadre de POP Montréal

The Sonics au Théâtre Fairmount dans le cadre de POP Montréal

Une leçon d’histoire du rock

Publié le 17 septembre 2015 par Morgane De Capèle

Crédit photo : Marie-Claire Denis

C’est étrange quand un groupe mythique lâche un album, un demi-siècle après le dernier… The Sonics l’a fait, et plutôt bien, avec This Is The Sonics, paru en 2014.

Avant cela, ils s’étaient remis à écumer les scènes depuis 2007 et on ne questionnera pas les motivations de retour soudain tant elles paraissent évidentes. Hier soir, le quintette de Tacoma a donné un concert remarquable au Théâtre Fairmount.

Au bar, Win Butler sirote tranquillement son drink, ça jase, la rumeur, curieuse, se demande ce qu’il va se passer sous ses yeux pendant plus d’une heure et chacun y va de son avis. On ne sait plus trop, c’était il y a si longtemps les années 1960: «Tu sais si c’est la formation d’origine?», «Mais ils ont plus de 70 ans, non?», «Je me demande ce que ça va donner quand même…», etc, etc, etc. Discrètement, The Sonics s’installe puis coupent court à toutes ces questions capitales.

Digression pour une mise au point: les septuagénaires, qui ont habité hier soir la scène du Théâtre Fairmount, sont les dinosaures du rock garage, comme on dit, et leur premier album Here Are The Sonics, paru en 1965, est considéré comme une pièce maîtresse du genre. Splittés en 1967 et reformés 40 ans plus tard, les musiciens ont fait paraître l’année dernière leur troisième album. Devant nous, trois membres originaux: Rob Lind (saxophone), Larry Parypa (guitare) et Jerry Roslie (clavier), auxquels s’ajoutent Dusty Watson, batteur de Dick Dale, et Freddie Dennis, bassiste des Kingsmen.

La moyenne d’âge se comptait donc en sept décennies sur la scène, plutôt trois dans ce public arborant fièrement les codes vestimentaires du passé. The Sonics se lancent et balaient leur carrière (courte, finalement) emblématique pour plusieurs générations: les reprises «Louie Louie», «The Hard Way, Money (That’s What I Want)», ou encore «Have Love, Will Travel», leur «Psycho, The Witch» ou «Strychnine». Au milieu de tout ça, leur récent album s’intègre bien, faisant preuve d’un rock fidèle, les nouvelles pièces sont annoncées avant d’être jouées, on pourrait s’y tromper.

Les cinq têtes grises ont des allures «d’ambianceurs» de salle des fêtes, mais instruments en main, leur crédibilité ne fait plus de doute. Dusty Watson, aux percussions, donne tout ce qu’il a, tandis que Jerry Roslie, la tête dans sa partition (!), affiche une certaine fragilité physique. Sa voix soutient et relaie les cris de Freddie Dennis. Rob Lind, au saxophone, devient l’alchimiste du quintette, et Larry Parypa assène ses riffs les plus brutaux. L’ensemble est rock, crade, généreux.

Si The Sonics ne sonnaient comme rien d’autre au milieu des années 1960, nos parents nous le diront, toute l’influence qu’ils ont eu jusqu’à maintenant prend son sens là, comme ça, devant nos yeux. Pas de revival ni de nostalgie pour ce concert, juste la sensation pour cette seule raison d’avoir vécu un évènement.

L'événement en photos

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Par Marie-Claire Denis

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