«3 heures du matin» du Théâtre sans Nombre dans le cadre du Festival Fringe 2018 – Bible urbaine

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«3 heures du matin» du Théâtre sans Nombre dans le cadre du Festival Fringe 2018

«3 heures du matin» du Théâtre sans Nombre dans le cadre du Festival Fringe 2018

Foule sentimentale

Publié le 17 juin 2018 par Pierre-Alexandre Buisson

Crédit photo : Stéphanie Prud'Homme

Les conversations de bar, arrosées par l’alcool, lubrifiant social par excellence, peuvent non seulement partir dans toutes les directions, mais aussi nous en révéler beaucoup à propos de notre interlocuteur. On entend souvent de pitoyables histoires de racisme ou d’homophobie que l’on tente de justifier par le prisme de l’intoxication, mais la vérité est que l’alcool diminue les inhibitions et nous rend seulement plus vrais.

Lors du vernissage d’un peintre dans un petit bar fréquenté par sa bande d’amis, les shooters se succèdent et encouragent les discussions délirantes. Une jeune femme en relation avec une copine jalouse se questionne sur l’avenir de leur couple; Jules, notre peintre, remet en question son intégrité et son talent; Jess ne va pas bien et s’épuise de porter un masque de fille heureuse.

Alors que les heures défilent et que le niveau d’alcoolémie augmente, la familiarité du petit groupe avec les employés Fred et JF s’approfondit et le last call a sur eux l’effet d’une douche froide. Aura-t-on eu le temps de refaire le monde ou de prendre des décisions éclairées pendant les longues heures passées dans la pénombre du bar à discuter en dansant?

La fidélité, la peur d’être jugé et la stabilité émotionnelle sont les thématiques principales de cette quatrième production du Théâtre sans Nombre, un collectif de femmes dont c’est la première pièce collaborative. La polyphonie des voix produit, au final, un texte qui aborde une multitude de sujets, tous pertinents, mais qui ne forment malheureusement pas un tout très cohérent. Un peu à l’image d’une discussion de bar, on se laisser bercer par le rythme sans vraiment savoir où ça s’en va, et on sort de là en se demandant sincèrement quelle est la conclusion à retenir.

Maxime Garneau, dans le rôle de Jules, apporte une énergie contagieuse à l’ensemble, et Julie Fortin, qui interprète Jess, transmet avec brio le trop-plein de fatigue existentielle qu’elle peine à dissimuler. On sent que les comédiens ont beaucoup répété et ils ne «s’enfargent» pratiquement pas dans le texte.

Quelques éléments viennent cependant perturber la fluidité de l’expérience, notamment des segments où la musique trop forte enterre les dialogues, ou encore des répliques scandées de concert qui manquent de naturel.

Des détails, de prime abord un peu négligeables, qui, une fois rassemblés, finissent par nous faire légèrement décrocher de ce récit qui peine à se démarquer du lot surpeuplé de tragi-comédies traitant d’un groupe de trentenaires et de leurs désagréments.

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