«Being Philippe Gold» de Philippe Boutin au Théâtre Denise-Pelletier – Bible urbaine

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«Being Philippe Gold» de Philippe Boutin au Théâtre Denise-Pelletier

«Being Philippe Gold» de Philippe Boutin au Théâtre Denise-Pelletier

Des mots qui sonnent

Publié le 26 janvier 2017 par Pierre-Alexandre Buisson

Crédit photo : Danny Taillon

Qui est Philippe Gold? Est-ce l’alter ego délirant et lubrique de Philippe Boutin, qui signe ici le texte et la mise en scène? Est-ce un personnage de la pièce? Nous ne le saurons jamais, parce que Being Philippe Gold ne s’embarrasse pas d’explications et ne nous offre aucune révélation facile.

La pièce débute avec un immense carré de sable dans lequel trône un monolithe, qui sera utilisé autant comme ressort scénographique que comme surface de projection. Un gorille est assis et se gratte, il mange une banane, et il se lance ensuite dans de grands gestes de mime. Il découvre un appartement, écoute la télé, se retrouve dans la jungle… tout ça est bien exécuté et amusant à regarder, mais où cela mène-t-il? Nous ne le saurons jamais.

Nous aurons donc l’occasion de voir, pêle-mêle: un gorille qui danse sur du Gloria Estefan, un mime qui parle, un pénis, un chevalier, un philosophe grec, une mouche libidineuse, un talk show de la renaissance, et un numéro de stand-up existentialiste un peu déprimant.

Les sketches s’enchaînent sans qu’il y ait réellement de liens entre eux, s’allongeant parfois jusqu’au bord du malaise. L’inventivité de la mise en scène n’a d’égale que la crudité de certains dialogues, parfois scatologiques, parfois percutants, à quelques reprises un peu banaux. On nous présente ce beau délire comme étant, selon le dossier de presse, «une recherche de l’évolution de la prise de parole».

Chapeau aux trois comédiens – Gabriel D’Almeida Freitas, Christophe Payeur et Simon Landry-Désy – qui se donnent corps et âme pour faire lever leurs scènes, et qui offrent des performances très physiques et exigeantes. Les conventions théâtrales sont ici brisées – voire piétinées – dans une bonne humeur contagieuse, et certains passages sont très réussis et arrachent au public des rires francs.

On comprend ici que Philippe Boutin, qui était interviewé dans nos pages en 2014, et dont nous avions bien apprécié Détruire, nous allons la même année, a voulu créer ici quelque chose de très personnel et éclaté. Une structure plus cohérente et une ligne directrice plus nette auraient cependant contribué à causer un peu moins de «moments WTF» chez les spectateurs.

On retiendra quelques morceaux de réflexion ici et là, des images fortes, des phrases amusantes, un spectacle à la fois provocateur et bon vivant, une critique un peu molle qui vise des cibles que nous ne voyons pas clairement.

L'événement en photos

Par Danny Taillon

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