Entrer dans l'esprit des fêtes avec la «Foirée montréalaise» au Théâtre La Licorne – Bible urbaine

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Entrer dans l’esprit des fêtes avec la «Foirée montréalaise» au Théâtre La Licorne

Entrer dans l’esprit des fêtes avec la «Foirée montréalaise» au Théâtre La Licorne

Les Contes urbains se réinventent

Publié le 3 décembre 2015 par Elise Lagacé

Crédit photo : Tous droits réservés

Depuis 20 ans, les Contes urbains d'Yvan Bienvenue avaient trouvé leur place au Théâtre La Licorne durant le temps des fêtes. Plutôt trash, ou dirons-nous réalistes, ces contes nouveaux genres, très «écrits» et peu improvisés, révolutionnaient le genre déjà en pleine renaissance, avec entre autres les Dimanches du Conte du duo André Lemelin et Jean-Marc Massie. Cette année donc, on a fait table rase de cet héritage pour aller vers une formule aussi urbaine mais désormais lumineuse. Teinté de nostalgie, le concept s'inspire librement des Soirées canadiennes, pour créer ce que le metteur en scène Martin Desgagné décrit comme «une célébration de la vie».

C’est mardi soir qu’avait lieu la première de la Foirée montréalaise. Étant donné le pedigree des artistes en vedette, la soirée s’annonçait prometteuse et elle fut à la hauteur des attentes du public qui, grâce à la mise en scène dynamique et fluide de Martin Desgagné, n’a pas vu le temps passer.

Dès les premières minutes du spectacle, le trio de musicien donne la note sur un air de Noël jazzé et les conteurs que l’on verra au fil de la soirée se rejoignent le temps d’un bref set carré. La scène centrale et rectangulaire est bordée de chaque côté par des rangées de spectateurs se faisant face. Ajoutons à cela quelques tables style bistro en bordure de scène et les acteurs disséminés dans la salle, on se croirait vraiment en plein party de Noël. L’animateur, Pascal Contamine, nous explique dès le début le concept de la soirée où sera mis à l’honneur l’un des arrondissements de Montréal qu’un tirage au sort a désigné comme étant Ville Saint-Laurent, où la multi-ethnicité (et le majestueux cégep) rayonne(nt). Tout au long de la soirée, il demeurera en interaction avec les projections vidéos et les acteurs. Ils le rejoignent l’un après l’autre sous le seul élément de décor emblématique, une sorte d’immense cercle de branchage suspendu dans les airs et qui rappelait tantôt la couronne d’épines du Christ et à d’autres moments l’arbre à palabre africain.

C’est le spectaculaire Alain Lamontagne qui, le premier, a réchauffé les planches avec son harmonica et son histoire de chien écrasé. De la haute voltige à plusieurs égards, tant au niveau de la musique, du conte que de la podorythmie. Lamontagne, valait à lui seul le détour. Franck Sylvestre, un Québécois-franco-caribéen très actif dans notre milieu du conte depuis de nombreuses années a ensuite habité la scène. Slameur polyvalent et doué, il incarnait à la fois cet ailleurs que l’on retrouve dans Saint-Laurent en plus d’y avoir étudié la musique. C’est avec une voix et des gestes, parfaitement modulés et investis qu’il nous a raconté l’histoire la plus poétique et lyrique de la soirée. Il fut suivi par la jeune Dova Lewis qui en est à ses premières armes en tant que conteuse et qui nous a livré un conte sensible avant de revenir plus tard sur scène, plus à l’aise dans ses habits d’auteure-compositrice-interprète.

Vinrent ensuite les contes interprétés par Mounia Zahzam (dans un texte de Nathalie Doummar) et Joachim Tanguay (dans un texte de Simon Boudreault) et c’est là que la soirée prit un tournant théâtral pour se terminer avec ces deux performances d’acteur magistrales et un petit clin d’oeil de Sylvestre en guise d’épilogue.

C’est donc dans cet ensemble rythmé et entraînant que l’on a pu découvrir ou redécouvrir des conteurs aux genres distincts et complémentaires. Car tous ne content pas de la même manière et c’est là toute la beauté de cet art. On retrouve toujours dans le conte un peu de l’humanité et de l’unicité de l’interprète qui mêle son histoire à celle qu’il raconte sans s’effacer entièrement. Ici, l’assemblage des contes choisis, hétérogène à la fois dans l’interprétation, les thèmes et les styles, font la richesse de ce spectacle jouissif. On y retrouve ce côté éclectique et jubilatoire des shows de variétés bon enfant de l’époque de nos grands-parents, mais il s’agit surtout d’un spectacle universel qui met dans l’esprit des fêtes, cet indéfinissable élan qui donne envie de fêter et de croire au père Noël.

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