«Les Flâneurs célestes», d'après une mise en scène de Jean-Simon Traversy, au Théâtre La Licorne – Bible urbaine

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«Les Flâneurs célestes», d’après une mise en scène de Jean-Simon Traversy, au Théâtre La Licorne

«Les Flâneurs célestes», d’après une mise en scène de Jean-Simon Traversy, au Théâtre La Licorne

À la rencontre de deux losers magnifiques

Publié le 3 novembre 2015 par Pierre-Alexandre Buisson

Crédit photo : PL2 Studio

Il y a parfois des œuvres théâtrales dont nous tombons immédiatement sous le charme, qui nous touchent et nous amusent, et dont la sensibilité nous atteint de plein fouet. Les Flâneurs célestes se classe dans cette catégorie. On l’annonce comme une pièce sur «la transmission du vécu», mais son contenu est loin de se limiter à ça; on y fait la rencontre de deux losers magnifiques, des poètes de génie, des marginaux sympathiques qui exploitent leur bipolarité pour célébrer la vie et s’exalter de tout. Et le spectateur s’exalte avec eux!

Ça commence avec deux comédiens sur scène (Mathieu Quesnel et Éric Robidoux), deux amis de longue date qui passent leurs journées dans la cour arrière d’un café à se remémorer des souvenirs, composer des chansons, jaser de la vie et de la mort. Nul ne sait pourquoi ils ont choisi cet endroit comme quartier général, mais ça ne plaît visiblement pas au gérant du café, qui confie à un jeune employé (Laurent McCuaig-Pitre) l’ingrate tâche de les expulser de là. Mais les deux oisifs sont tellement sympathiques qu’ils développent plutôt un lien d’amitié avec le jeune et l’invitent à un party où ils seront bien évidemment les seuls participants.

On découvre peu à peu que malgré leur apparence un peu bum, nos deux musiciens – qui ont formé un groupe ensemble il y a des lustres, mais qui ne se sont jamais entendu sur un nom – sont attachants et cultivés, et surtout pleins de surprises.

Les évènements sont souvent séparés par des interludes musicaux, aussi absurdes qu’amusants, et performés par les comédiens. Éric Robidoux, qu’on a aussi vu dans Oxygène au Théâtre Prospero cette saison, et qui y suggérait justement qu’il était préférable qu’on ne l’entende pas chanter, possède finalement une voix puissante et tout à fait appropriée.

L’inclusion de quelques chansons ne fait toutefois pas de la pièce une comédie musicale, et l’aspect humoristique s’estompe un peu devant quelques éléments dramatiques très bien amenés. La mise en scène très sobre de Jean-Simon Traversy nous permet de nous concentrer sur ce qui se passe sous nos yeux.

Le seul bémol de toute cette expérience est que la traduction de l’œuvre originale d’Annie Baker n’a pas été transposée dans la réalité montréalaise, ce qui est un choix respectueux, mais qui fait en sorte que certains des repères géographiques ou culturels du texte sonnent faux. Mais ça n’enlève rien à la qualité indiscutable de l’ensemble et ça demeure une pièce feel good qui nous donne envie de nous réconcilier avec notre côté givré.

La pièce Les flâneurs célestes est présentée jusqu’au 20 novembre 2015 à La Petite Licorne. Toutes les informations pertinentes se trouvent ici.

L'événement en photos

Par PL2 Studio

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