«Les têtes baissées» au Théâtre Prospero – Bible urbaine

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«Les têtes baissées» au Théâtre Prospero

«Les têtes baissées» au Théâtre Prospero

Chasser ses fantômes

Publié le 23 avril 2015 par Charlotte Mercille

Crédit photo : Caroline Laberge

La compagnie Til-T a secoué les planches du Théâtre Prospero hier soir à l’occasion de la première de son dernier-né Les têtes baissées. Grâce à une distribution d’une justesse touchante, la pièce offre une version hautement créative de la quête identitaire où le silence et l’invisible parlent plus que les mots. À ne pas manquer d'ici le 9 mai.

Thomas (Mickael Lamoureux), 22 ans, se dit être « un tank ». Plongé dans un océan de sensations fortes, il s’est immunisé contre toute forme de sentiment jusqu’au jour où son père est hospitalisé suite à une attaque conduite. Alors qu’il est contraint de visiter sa famille dysfonctionnelle, sa mère, Danièle (Marie-France Marcotte) laisse échapper au milieu d’une énième dispute le lourd passé qu’elle avait préféré taire durant des années. Témoin impuissant devant le fait accompli, Thomas décide de partir en croisade contre les bourreaux de sa mère.

On pourrait facilement comparer Les têtes baissées au film «Mommy» de Xavier Dolan dans la construction des personnages comme la grand-mère exubérante au cou submergé de colliers bling-bling (interprétée par l’excellente Lise Roy) ou le jeune impétueux qui refuse de se plier aux conventions, pour ne nommer que ces exemples. Et surtout, dans l’amour difficile mais saisissant qui peut régner entre une mère et son fils.

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La mise de scène de Louis-Karl Tremblay s’éloigne de la scénographie habituelle en incorporant tout le mobilier nécessaire dès le début de la scène. Les personnages ne font que flotter les différentes salles des souvenirs de Danièle et du présent de Thomas. Un seul changement de décor particulièrement frappant est effectué par Thomas au moment le plus fort de la pièce : le procès des fantômes de Danièle présidé par Thomas où les ruines des photos de famille éparses sur le sol contrastent avec l’émotion brute des coupables confrontées à la colère de Thomas. Les meubles vintage aux couleurs criardes sont sauvagement rangés pour découvrir la vérité empoussiérée sous eux dans un éclairage de néons.

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