«Petites bûches» à la Maison Théâtre, une création du Théâtre de la Vieille 17 – Bible urbaine

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«Petites bûches» à la Maison Théâtre, une création du Théâtre de la Vieille 17

«Petites bûches» à la Maison Théâtre, une création du Théâtre de la Vieille 17

Un voyage mouvementé en Europe de l’Est

Publié le 20 mai 2017 par Alexandre Provencher

Crédit photo : La Maison théâtre

Assister à une représentation de théâtre jeune public demeure toujours un grand bonheur, et ce, peu importe la production. Les rires, les peurs et les surprises que suscitent les pièces chez les jeunes bonifient, ou non, l’expérience théâtrale des adultes. Dans le cas des Petites bûches, une nouvelle création du Théâtre de la Vieille 17, les enfants présents ont décroché à quelques reprises, malgré une pièce bien écrite et bien jouée. Ainsi, on ne peut qu’affirmer qu’il manquait un certain allant, un peu d’humour et une trame narrative mieux ficelée.

Petites bûches est une pièce de théâtre jeunesse qui propose aux enfants de 8 à 12 ans d’entrer dans l’univers de Marco, 10 ans, originaire du Témiscamingue, et perdu dans une ville désolée d’Europe de l’Est. À la recherche de ses parents, de son hôtel et des autres touristi, Marco fait la rencontre de personnages peu orthodoxes tout au long de sa quête. Il fait entre autres la connaissance de deux sœurs orphelines et espiègles, vivant de vols dans une voiture à l’abandon, et il se lie d’amitié avec un vieil Italien vagabond, Angelo, qui lui enseigne l’art du hasard et de la surprise.

Tout comme Marco, les spectateurs sont amenés à découvrir les souvenirs de ces personnages saugrenus, de même que leurs rêves. On réalise vite que la découverte de la ville, finalement, n’est pas la pierre angulaire de la quête de Marco, mais plutôt les enseignements riches qu’occasionnent ses rencontres, puisque le sujet des frontières, qu’elles soient individuelles, sociales, culturelles et géographiques, occupe une place prépondérante au cœur de cette pièce.

Le texte de Jean-Philippe Lehoux se concentre majoritairement sur les thèmes de l’exploration, de la découverte de l’autre, de la guerre et de la construction d’identité; des thèmes inspirants, mais un peu trop diffus dans le cas des Petites bûches. Effectivement, Lehoux saupoudre l’intrigue de ces différents thèmes, ce qui occasionne un manque de clarté.

À certains moments, on tente de comprendre pourquoi Marco est perdu dans la ville, tout en voulant découvrir la réalité des deux sœurs orphelines et en se questionnant sur l’identité du «scieur d’enfants» que serait Angelo. De plus, la pièce manque de dynamisme; on décroche à plusieurs moments et on le sent dans la salle. Peut-être qu’une musique plus active et rythmée, ou même des péripéties plus rocambolesques auraient donné un peu plus d’énergie à l’ensemble.

Il faut toutefois saluer la performance des quatre comédiens qui gravitent dans un décor sombre, mais original. Celui-ci présente le pare-chocs d’une voiture et des pneus du côté jardin. Puis un carrousel de foire du côté cour. L’univers visuel répond tout à fait au propos de la pièce!

John Doucet, dans le rôle de Marco, infantilise, à première vue, son personnage, mais il gagne en crédibilité au courant de la pièce. Roch Castonguay, dans le rôle d’Angelo, propose une interprétation physique et comique. C’est très réussi.

En somme, c’est un bon moment de théâtre, mais il en manquait peu pour qu’il devienne plus accrocheur.

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