The Barr Brothers au Métropolis: au sommet de leur art – Bible urbaine

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The Barr Brothers au Métropolis: au sommet de leur art

The Barr Brothers au Métropolis: au sommet de leur art

Publié le 2 juillet 2012 par Éric Dumais

C’est devant un Métropolis qui affichait guichet fermé que le groupe montréalais The Barr Brothers est venu présenter, dans le cadre du Festival international de Jazz de Montréal, les titres de son album homonyme.

L’exaltation était à son comble hier soir, puisque les Barr Brothers, formés de Brad Barr (chanteur et guitariste), Alex Barr (percussions), Sarah Pagé (harpe) et Andres Vial (multi-instrumentiste polyvalent), s’offraient la totale: première fois en tant que tête d’affiche au Métropolis et première participation au réputé Festival international de Jazz de Montréal.

Alexi Murdoch

C’est d’abord et avant tout le Londonien Alexi Murdoch qui a ouvert le bal avec des mélodies folk intimistes situées dans la lignée de James Vincent McMorrow et Leif Vollebekk, sans, toutefois, l’énergie et la flegme qui caractérisent les deux chanteurs.

Celui qui a signé la bande originale du film Ailleurs nous irons est demeuré fidèle à lui-même en interprétant des compositions solides mais fort dépouillées. Accompagné de sa belle guitare acoustique, Alexi Murdoch n’a pas impressionné par sa prestation, mais plutôt par son chant nasillard réconfortant et la profondeur de ses mélodies. Heureusement que deux acolytes aux cuivres sont venus à la rescousse pour rehausser, d’un cran, l’intimité de sa prestation. Reste que les chansons «Someday Soon» et «All My Days» ont eu l’effet escompté, c’est-à-dire séduire le public et l’émoustiller en grand pour la suite de la soirée.

The Barr Brothers

Le quatuor montréalais a récemment connu une ascension fulgurante qui lui a permis d’acquérir une notoriété qui n’est pas à négliger. Ils ont en effet effectué un passage fort remarqué au Late Show de David Letterman, en plus d’avoir obtenu une nomination au prix de Musique Polaris aux côtés de Marie-Pierre Arthur, Avec pas d’casque, Leonard Cohen et Feist.

The Barr Brothers a commencé son spectacle avec un morceau instrumental d’une grande beauté, délimité par une orchestration solide de qualité, avant d’enchaîner à pas feutrés avec la douce et exquise «I Know I Know».

Ce spectacle, tout en douceur et en harmonie, s’est ensuite poursuivi avec «Kisses from Chelsea», titre plus bruyant qui a d’emblée donné le ton aux nouveaux morceaux des Barr Brothers, notamment «Beggar in the Morning», «Give the Devil back his Heart» et «Lord, I Just can’t Keep from Crying», pendant laquelle le groupe s’est permis un session jam tout en guitares, en percussions (batteries, cymbales déposées au sol et roues de bicyclettes) et en harpe. C’était décidément un moment d’extase pour tout fan de musique folk atmosphérique.

Le chanteur et guitariste Brad Barr, qui arborait fièrement le carré rouge, a déclaré dans un français approximatif qu’il était temps de jouer une chanson fort à-propos, faisant illusion, ici, à la situation politique et sociale qui perdure au Québec depuis le début des conflits étudiants. De fait, les Barr Brothers, qui étaient une dizaine de musiciens sur scène, ont joué «Us and Them» des Britanniques Pink Floyd, avant de terminer tout en douceur avec la délectable «Cloud (for Lhasa)».

The Barr Brothers a offert, en somme, un spectacle de deux heures riche et foisonnant d’émotions qui leur a permis de confirmer hors de tout doute qu’ils ont finalement atteint le sommet de leur art.

Appréciation: ****

Crédit photo: Jean-F. Leblanc

Écrit par: Éric Dumais

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